Sagot :
Tout au long du xxe siècle, les démocraties furent remises en cause. Certains pays abandonnèrent la démocratie libérale. La démocratie libérale est en effet contestée par plusieurs idéologies ou idées politiques. À gauche, les marxistes se divisent, à partir de la Révolution russe de 1917 et la constitution de partis communistes en 1920 et 1921, entre une gauche réformiste (socialiste), acceptant la démocratie libérale, et une gauche révolutionnaire (communiste), la refusant. Pour les communistes, la démocratie libérale permet la domination de la bourgeoisie et doit être remplacée par la dictature du prolétariat et un système de parti unique ou dominant. Dès 1917, Lénine met en place en Russie une élimination des opposants qui aboutit sous Staline à un totalitarisme. Après 1945, ce type de régime est élargi aux « démocraties populaires » installées dans les pays occupés par l'Armée rouge à la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui forment le bloc de l'Est. En Asie, la Chine en 1949, la Corée du Nord, le Vietnam, le Laos et le Cambodge connaissent un destin semblable, ainsi que Cuba en Amérique latine.
La démocratie libérale contre les idéologies fasciste et nazie
En Italie en 1922 et en Allemagne en 1933, la démocratie libérale est accusée par Hitler et Mussolini d'avoir contrarié les ambitions nationalistes. Ils mettent en place deux régimes fondés sur la violence, le culte du chef et l'élimination ou l'exclusion de la vie civique des opposants ou des personnes ne correspondant pas aux critères racistes mis en place, tels les juifs dans le régime nazi. Le fascisme et le nazisme nient donc les principes fondamentaux de la démocratie libérale au profit d'une vision ethnique, et non politique, du peuple.
Démocraties et guerre froide
Après la victoire de 1945 sur le nazisme et le fascisme, on voit subsister, au sein du bloc de l'Ouest, des régimes dictatoriaux de type conservateur, fondés sur l'absence de pluralisme et une répression des opposants. Les États-Unis, qui sont pourtant une démocratie libérale, soutiennent ces régimes car ils y voient un moyen pour lutter contre l'influence communiste. C'est le cas en Espagne, avec le régime de Franco qui s'installe de 1939 à 1975, ou au Portugal, avec le régime de Salazar. Au Chili, la CIA soutient le coup d'État de 1973 qui conduit à la prise du pouvoir par le général Pinochet à la place du président de gauche qui avait été élu en 1970, Salvador Allende. Les opposants sont violemment réprimés. Des régimes autoritaires sont également soutenus au Vietnam du Sud et dans des pays d'Amérique latine comme le Brésil ou l'Argentine.