Sagot :
Résume du poème :
Baudelaire se sent en marge de la société, l'albatros qui est présenté dans le poème : enferme, mal à l'aise, avec une volonté de liberté, c'est ici une métaphore pour se présenter face au monde représenté par les hommes d'équipage.
Réponse :
La strophe 1 = Présentation banale
Le vers commence avec l'adverbe de temps "souvent" qui marque la répétition de l'action, ici de la moquerie : " pour s'amuser" du monde représenté par "les hommes d'équipage". Au vers 2, seule occurrence du titre, avec le mot « albatros ». Les autres évocations de l’albatros se font par des périphrases et des métaphores, comme dans la suite du vers « vastes oiseaux des mers » périphrase laudative qui insiste sur l’envergure majestueuse du volatile. C'est une présentation sommaire de l'albatros auquel s'identifie Baudelaire. Puis la notions d'instinct grégaire est mentionné avec "qui suivent", suivit d'un adjectif péjoratif " indolents" qui permet à l'auteur de se valoriser face au monde. Le vers 4 change d’atmosphère, notamment avec l’expression « gouffres amers », métaphore d’une mer avec des grandes vagues, des grands creux. Paronyme avec « amers » qui rappelle évidement la sonorité de « la mer ». Le verbe « glissait » affirme aussi la présence de l’eau.
La strophe 2 = Rencontre entre l'albatros et les membres de l'équipage
« À peine », locution adverbiale soulignant comme dans le premier vers avec « Souvent » l’immédiateté. Mais surtout vers 5, nous trouvons le terme « les planches », une synecdoque pour le pont du navire. Le vers 6 est construit sur un parallélisme antithétique : la périphrase métaphorique « rois de l’azur » s’opposent dans le rythme binaire aux adjectifs péjoratifs « maladroits et honteux ». Au vers suivant " Laissent piteusement" inspire la pitié.et " leurs grandes ales blanches" est une métaphore représentant l'albatros. Le vers 8 rappelle le lieu de l’action, le pont du navire avec la comparaison « Comme des avirons »es difficultés de l’oiseau sont aussi suggérées par les allitérations en « r » et « qu »: « Rois », « azuR », « maladRoit », « Que », « Comme », « Côté ».
Strophe 3 = Présentation plus approfondie de l'albatros
« Voyageur ailé, gauche te veule! ». Une nouvelle fois, on constate le balancement entre l’aventure dans les airs (voyageur) et le ridicule sur le sol (gauche et veule), le courage du voyageur se transforme en peur sur le sol.’antithèse de nouveaux se remarque au vers suivant : « Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid! ». La beauté et la laideur, encore l’idée du ridicule et l’opposition entre le passé dans les airs « naguère », et le présent sur le plancher « est ».Les deux vers suivants se concentrent sur la cruauté gratuite des hommes, qui usent de violence envers l’animal: « L’un agace son bec avec un brûle-gueule », et se moquent de lui « L’autre, mime en boitant, l’infirme qui volait! ». Ici, se lit une critique de la vulgarité des hommes, de leurs plaisirs mesquins et violents, ainsi que de leur jalousie, eux incapables de voler et d’avoir autant de majesté.
Strophe 4 = Le poète, un albatros humain.
La chute du poème dans la dernière strophe se lit dès le premier mot : « Le Poète ». La majuscule met en exergue l’importance du mot, ainsi que la noblesse qu’y confère Baudelaire. L’adjectif « semblable » nous indique que les trois premières strophes constituaient une métaphore filée, « au prince des nuées » confirme le caractère noble, royal de l’oiseau, mais surtout maintenant du poète qui comme ce dernier habite les cieux, les « nuées ». Seulement, si le poète partage la majesté de l’albatros dans les cieux, c’est à dire pour lui dans l’écriture, l’inspiration, dans l’univers de la sensibilité et de l’imagination, il devient lui aussi ridicule et inadapté sur le sol, au niveau des autres êtres humains. Les deux derniers vers du texte sont de nouveau antithétiques par rapport aux deux précédents. Après avoir présenté la face conquérante et supérieure du poète, Baudelaire termine par sa situation désespérée dans le monde réel. « Exilé sur le sol » renvoie à l’oiseau sur le pont, seul sans ses congénères, et de la même manière le poète, donc Baudelaire, ressent la solitude de sa position dans le monde des hommes. Il est exclu, car un géant parmi eux, car différent. « les huées » sont les moqueries des hommes, les rires des hommes d’équipage. D’ailleurs, l’assonance en « é » fait entendre ses rires, ses « huées »: « nuées », « Exilé », « archer », « huées », « marcher ». Les derniers mots du poème reprennent encore l’image de l’albatros sur le pont avec ses grandes ailes blanches « Ses ailes de géant l’empêchent de marcher ». Le poète est fait de la même manière pour les cieux, pour voler au-dessus des hommes. Il apparaît comme une créature féérique, magique….mais incapable de « marcher », de faire comme le commun des mortels.