Sagot :
Bonjour,
" La peur prit Mme Aubain et elle se mit à courir quand le souffle fut quasiment sur elle. Arrivée à la clôture, Félicité lui dit -" 'Il n'était point nécessaire de courir. C'était Fernand, le taureau. Il n'aime rien moins que courir à côté des gens qui ont peur et qui s'enfuient. Ce n'était qu'un jeu. "
Bonne journée
Réponse :
Un soir d'automne, on s'en retourna par les herbages.
La lune à son premier quartier éclairait une partie du ciel, et un brouillard flottait comme une écharpe sur les sinuosités de la Toucques. Des bœufs, étendus au milieu du gazon, regardaient tranquillement ces quatre personnes passer. Dans la troisième pâture quelques-uns se levèrent, puis se mirent en rond devant elles.
- « Ne craignez rien !>dit Félicité ; et, murmurant une sorte de complainte, elle flatta sur l'échine celui qui se trouvait le plus près ; il fit volte-face, les autres l'imitèrent. Mais quand l'herbage suivant fut traversé, un beuglement formidable s'éleva. C'était un taureau, que cachait le brouillard. Il avança vers les deux femmes. Mme Aubain allait courir. - Non ! non moins vite !* Elles pressaient le pas cependant, et entendaient par-derrière un souffle sonore qui se rapprochait. Félicité écarta les bras comme pour protéger sa maîtresse et les enfants. Elle fixait le taureau dont les naseaux écumaient. Félicité émit nettement un beuglement croyant communiquer avec l'animal ou l'impressionner. Le taureau gratta la terre avec ses pattes de devant. La bête allait foncer quand le fermier arriva en courant avec son épieu.