Sagot :
Réponse :
Problématique : le poète est-il là pour jouer avec les mots avec son luth ou pour utiliser les mots pour changer le monde ?
I. Le poète est interpellé
- l'anaphore : "poète si tu pouvais ..; "rythme le poème et désigne le destinataire
- le domaine du poète : les mots (répétition de "d'un seul mot" ) et le luth
- les conditions et le conditionnel : espoir déçu de l'émetteur
II. Les champs d'action possibles pour une poésie engagée :
- le champ lexical de la guerre (bombe, généraux, la guerre de Troie),
- l'accusation introduite par MAIS et qui fait basculer dans la seconde partie du poème : "Tu n'es bon à rien", "tu ne bouges pas", 'tu n'entends pas, tu rêves".
- les injonctions : "crie, crie, crie", "ouvre les yeux", "lève-toi, prends ton lit" (allusion biblique quand Jésus ordonne au paralytique de se lever), brise, brûle
Conclusion :
Le paradoxe est que ce poème est à lui seul une invitation à réagir contre la guerre et les injustices. Sorte de plaidoyer pour l'engagement du poète.
Explications :
Poète si tu pouvais
D'un seul mot transformer
La bombe à hydrogène
En bulle de savon
Si tu pouvais poète
D'un seul mot d'un seul pied
Terrasser le dragon
Changer les généraux
En tigres de papier
Poète si d'un seul mot
Tu pouvais mettre fin
A la guerre de Troie
Poète si tu pouvais
Mais tu n'es
Bon à rien
Brise ta plume d'oie
Brûle tes alexandrins
Il n'y a pas de salut
Périssent les Troyens
Poète prends ton luth
Et le jette aux orties
Crie, Crie, Crie
Ou tais-toi
Il n'y a pas de milieu
Il n'y a pas d'autre voie
Poète ouvre les yeux
N'attends pas l'an deux mille
Lève-toi prends ton lit
Et marche – marche ou crève
mais tu ne bouges pas
tu n'entends pas tu rêves
assis devant la table
la main sur le poème
que tu viens d'achever
Vahé GODEL
Signes particuliers