Sagot :
Réponse : Une pionnière pour les droits des femmes
1. La situation de l'énonciation singulière : Constance de Théis (1767-1845): "Épître aux femmes"
Le poème est publié en 1797 avec une épigraphe de Boileau (« La colère suffit, et vaut un Apollon »).
Une femme parle aux femmes à la fin du XVIII° siècle, période révolutionnaire)
2. Le message aux femmes :
Une anaphore pour rappeler que les femmes sont conditionnées par l'éducation. Non pas admirer mais imiter; c'est à dire occuper dans la société, une place égale à celle des hommes.
Les domaines interdits sont énumérés : sciences, poésie, art, c'est à dire la connaissance et la création. Les hommes sont célèbres par leurs écrits, leur pouvoir. certains passent à la postérité.
Les verbes en fin de vers sont mis en évidence et sont forts : obliger/venger/immortalisent.
L'impératif "venez" est plus qu'une invitation, c'est un ordre pour réagir à montrer les capacités des femmes.
Il y a un combat légitime à mener.
Explications :
Femmes, ne croyez point que ce soit tout encore.
Trop souvent ce bonheur s’éclipse à son aurore ;
Et ces droits que l’amour vous remet aujourd’hui,
Demain, malgré vos soins, s’envolent avec lui.
C’est par des traits plus sûrs qu’il faut montrer aux hommes
Tout ce que nous pouvons et tout ce que nous sommes ;
C’est à les admirer qu’on veut nous obliger ;
C’est en les imitant qu’il faut nous en venger.
Science, poésie, arts qu’ils nous interdisent
Sources de voluptés qui les immortalisent,
Venez, et faites voir à la postérité
Qu’il est aussi pour nous une immortalité !
Déjà plus d’une femme, osant braver l’envie,
Aux dangers de la gloire a consacré sa vie ;
Déjà plus d’une femme, en sa fière vertu,
Pour les droits de son sexe, ardente, a combattu.
Et d’où naîtrait en nous une crainte servile ?
Ce feu qui nous dévore est-il donc inutile ?
Le dieu qui dans nos cœurs a daigné l’allumer
Dit-il que sans paraître il doit nous consumer ?
Portons-nous sur nos fronts, écrit en traits de flamme,
L’homme doit régner seul, et soumettre la femme ?