Sagot :
Réponse :
Antigone fonctionne comme une suite de confrontations entre Antigone et chacun des autres personnages : ce sont ces tête-à-tête qui font avancer l’intrigue, et qui font aussi monter la charge émotive et tragique jusqu’à son irrémédiable conclusion, la mort d’Antigone.
Cette scène est certainement le point culminant de la pièce. C’est la confrontation entre les deux principaux protagonistes. Ce sont deux points de vue, deux positions extrêmes qui s’affrontent.
Le personnage ambivalent de CréonLe personnage de Créon est ambivalent. D’abord tyrannique, on découvre de lui, petit à petit, une image plus mesurée, celle d’un homme qui doit commandermalgré lui.
il se présente d’abord comme un tyran. Il est violent (il serre le bras d’Antigone pour lui faire mal, il parle de « torture »), puis se montre cynique quand il s’agit de parler de la mort de Polynice : « Mais pour que les brutes que je gouverne comprennent, il faut que cela pue le cadavre de Polynice dans toute la ville, pendant un mois. »
c’est un « fonctionnaire » qui cherche à justifier son pouvoir. Il utilise un argumentaire raisonné et logique → c’est l’allégorie de la barque : « Il faut pourtant qu’il y en ait qui mènent la barque. Cela prend l’eau de toutes parts, c’est plein de crimes, de bêtise, de misère… Et le gouvernail est là qui ballotte. »
Puis il se montre plus humain qu’il n’y paraît.
il appelle Antigone à la pitié, parle de son fils : « Alors, aie pitié de moi, vis. Le cadavre de ton frère qui pourrit sous mes fenêtres, c’est assez payé pour que l’ordre règne dans Thèbes. Mon fils t’aime. Ne m’oblige pas à payer avec toi encore. J’ai assez payé. »
il se montre même bon, dans une certaine mesure : « je veux te sauver », « je vais tout de même perdre le temps qu’il faudra et te sauver, petite peste. ».
Antigone : quelles motivations ?Face à lui, Antigone apparaît d’un coup plus complexe.
elle est poussée dans ses retranchements, elle paraît butée. « CRÉON : Alors, aie pitié de moi, vis. Le cadavre de ton frère qui pourrit sous mes fenêtres, c’est assez payé pour que l’ordre règne dans Thèbes. Mon fils t’aime. Ne m’oblige pas à payer avec toi encore. J’ai assez payé. ANTIGONE : Non. Vous avez dit « oui ». Vous ne vous arrêterez jamais de payer maintenant ! » → sécheresse de la réponse, sécheresse du propos. Phrases courtes.