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Bonsoir
Svp pouvez vous m'aider pour cette compréhension de texte ?
Elle ne contient que 3 questions.

Paris s’endeuille
A la fin du roman, Jeanne meurt. Paris est à nouveau décrit.

Une brume s’élevait des lointains de Paris, dont l’immensité s’enfonçait dans le vague blafard de cette nuée. Au pied du Trocadéro, la ville couleur de plomb semblait morte, sous la tombée lente des derniers brins de neige. C’était, dans l’air devenu immobile, une mouchette pâle sur les fonds sombres, filant avec un balancement insensible et continu. Au-delà des cheminées de la Manutention, dont les tours de brique prenaient le ton du vieux cuivre, le glissement sans fin de ces blancheurs s’épaississait, on aurait dit des gazes flottantes, déroulées fil à fil. Pas un soupir ne montait, de cette pluie du rêve, enchantée en l’air, tombant endormie et comme bercée. Les flocons paraissaient ralentir leur vol, à l’approche des toitures, ils se posaient un à un, sans cesse, par millions, avec tant de silence, que les fleurs qui s’effeuillent font plus de bruit, et un oubli de la terre et de la vie, une paix souveraine venait de cette multitude en mouvement, dont on n’entendait pas la marche dans l’espace. Le ciel s’éclairait de plus en plus, partout à la fois, d’une teinte laiteuse, que des fumées troublaient encore. Peu à peu, les îlots éclatants des maisons se détachaient, la ville apparaissait à vol d’oiseau, coupée de ses rues et de ses places, dont les tranchées et les trous d’ombre dessinaient l’ossature géante des quartiers.
Émile Zola, Une page d’amour, 1878.

Étude de texte :
Contrôler sa compréhension et adopter un comportement de lecteur autonome.

1) À quel genre littéraire ce texte appartient-il ?
2) Quelle atmosphère se dégage de ce passage ? 3) Relève les métaphores et les comparaisons utilisées dans cet extrait. Que suggèrent- elles ? ​

Sagot :

Réponse :

1. Le texte est une page de roman.

2. L'atmosphère est celle d'une ville silencieuse, endormie sous la neige. Impression de lenteur et de sommeil.

3. Comparaisons : semblait morte (+ personnification) ,filant avec un balancement insensible et continu, prenaient le ton du vieux cuivre, on aurait dit des gazes flottantes, déroulées fil à fil,  comme bercée

Métaphores : couleur de plomb, brins de neige, cette pluie du rêve, enchantée en l’air, on n’entendait pas la marche dans l’espace, ’une teinte laiteuse, les îlots éclatants des maisons, les tranchées, les trous d’ombre dessinaient l’ossature géante (+ personnification) des quartiers.

Explications :

Une brume s’élevait des lointains de Paris, dont l’immensité s’enfonçait dans le vague blafard de cette nuée. Au pied du Trocadéro, la ville couleur de plomb semblait morte, sous la tombée lente des derniers brins de neige. C’était, dans l’air devenu immobile, une mouchette pâle sur les fonds sombres, filant avec un balancement insensible et continu. Au-delà des cheminées de la Manutention, dont les tours de brique prenaient le ton du vieux cuivre, le glissement sans fin de ces blancheurs s’épaississait, on aurait dit des gazes flottantes, déroulées fil à fil. Pas un soupir ne montait, de cette pluie du rêve, enchantée en l’air, tombant endormie et comme bercée. Les flocons paraissaient ralentir leur vol, à l’approche des toitures, ils se posaient un à un, sans cesse, par millions, avec tant de silence, que les fleurs qui s’effeuillent font plus de bruit, et un oubli de la terre et de la vie, une paix souveraine venait de cette multitude en mouvement, dont on n’entendait pas la marche dans l’espace. Le ciel s’éclairait de plus en plus, partout à la fois, d’une teinte laiteuse, que des fumées troublaient encore. Peu à peu, les îlots éclatants des maisons se détachaient, la ville apparaissait à vol d’oiseau, coupée de ses rues et de ses places, dont les tranchées et les trous d’ombre dessinaient l’ossature géante des quartiers.

Émile Zola, Une page d’amour, 1878.

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