Sagot :

Bonjour

On serait intolérant de dénier à quiconque d’avoir un rapport au sacré puisque les hommes de tout temps mettent en action dans leurs pensées les interactions avec leur environnement d’une part et pour répondre à leurs besoins intimes (de l’esprit bien sûr) d’autre part. Cette familiarité au sacré est pour certains, parfaitement implicite, comme l’est le religieux. Pour d’autres, le sacré fait éruption dans leur vie sous des formes très diverses et souvent comme liens à un groupe. Je n’ai rien lu à ce sujet, mais des chercheurs se sont penchés par exemple sur le national socialisme, le nazisme. Un tel mouvement idéologique ne pouvait prendre l’ampleur que l’on connaît, sans la sacralisation du mythe fondateur et de tout les symboles qui ont été mis en place.

Bien d’autres exemples encore, dans l’horreur on peut continuer avec Ben-Laden et en plus léger nous avons la planète foot et les adorateurs de Johnny Halliday. Vous me direz, c’est tiré par les cheveux, le sacré est détourné de son sens. Non je ne pense pas. Pour les personnes qui ne se retrouvent pas dans les religions, ni dans un idéal, Johnny est un divin. C’est le sacré festif et alors que dire de toutes ces personnes par milliers qui sont en adoration devant tous ces prédicateurs qui haranguent les foules en leur faisant peur.

On est toujours dans le sacré, c’est aussi une manière de gérer l’angoisse de l’explosion du chaos. Je laisse à chacun de choisir son chaos et je reviens sur l’ambivalence du sacré "dangereux et séduisant". L’homme a besoin de croire, c’est vital pour lui au même titre que boire et manger. On peut tout balayer, il restera toujours quelque chose à croire. Si sur le plan religieux on ne croit plus ou pas, qu’importe ce sera Lénine, le prolétariat, Freud, son horoscope, le Père Noël.  

Autre chose qui accompagne le sacré, les rites. Ils permettent que soient mis en actes les fonctions du sacré. Dans la pensée égyptienne, par exemple, l’initiation aux mystères de l’au-delà est accomplie dans les rites funéraires. Les rites sont innombrables dans nos sociétés. Les rituels sacrés (religieux ou pas) contribuent au maintien de celle-ci. Il y a dans le rite quelque chose d’intemporel qui unit et rassemble dans l’action la manière de gérer le sacré. Tout un chacun peut faire l’expérience de la ritualité dans la vie quotidienne. Rituels mortuaires, la politique et ses rites sociaux, les rites du théâtre que l’on peut considérer comme des rites profanes.

Le sacré et le profane sont indissociables. Deux termes qui n’on de sens que l’un par rapport à l’autre.