Bonsoir, pouvez -vous m'aidez s'il te plait

N'y a t-il de temps que pour une conscience?


Sagot :

Bonjour

Pour se reconnaître, il faut prendre conscience de soi ; mais prendre conscience de soi, c’est se diviser : c’est être en même temps le sujet qui prend conscience, le "je" actuel et actif qui dit "j’ai conscience de" et l’objet, ce dont je prends conscience. Or, cette dimension de moi-même dont je prends conscience, là voilà déjà passée - puisque l’activité du sujet conscient ne s’arrête pas, je sais que je ne suis déjà plus celui-là même dont j’ai pris conscience ; conscient, je suis toujours au-delà de moi-même.

Être conscient de soi, c’est en même temps se saisir soi comme objet, et saisir, par là même son être passé ; et se saisir soi comme projet, comme être en tension vers le futur, qui a à venir, à se construire. Être conscient de soi, c’est d’abord se saisir comme être dans le temps. Être conscient et être dans le temps sont consubstantiels, se comprennent ensemble, ne peuvent être et se comprendre l’un sans l’autre.

Le moi est capable de saisir ce qu’il fut en se souvenant. Le pouvoir que le moi a de se souvenir lui permet de prendre conscience du passé, du fait qu’il a un passé. Etre conscient, c’est vivre dans le temps et, par là même être capable de relier passé et avenir, ce que je suis et dont j’ai conscience, et ce que je projette d’être. La liaison s’effectue dans le présent, qui n’a pas d’autre signification que d’être le lieu de cette rencontre entre mon passé et mon avenir, rencontre où se rejoue continûment mon histoire.