Sagot :
Bonjour,
Chaque individu va rechercher un travail, dans l'espoir de pouvoir être intégré au circuit social. C'est ensuite que va se développer l'idée ascension sociale. "Ne pas travailler, c'est ne pas avoir de valeur sociale". Le travail n'est donc plus le travail-labens (travail contraint), mais une réelle volonté de travailler pour exister au sein de la société. Car c'est en travaillant que l'homme gagne sa place dans la société. Mais l'homme n'y gagne pas que sa place, il y gagne aussi, et avant tout sa liberté.
Selon Hegel, le travail est libérateur car il permet à l'homme de rompre avec sa nature intérieure, par la transformation de la nature extérieure. En effet, en travaillant, l'homme apprend peu à peu à maîtriser la nature, ce qui lui permet d'acquérir de nouvelles techniques, et de devenir moins ignorant du fonctionnement de la nature. Prenons par exemple, Hegel dans le texte Introduction à la lecture de Hegel : où ici Hegel nous démontre que c'est grâce au travail que l'esclave va devenir le maître, car c'est lui qui est capable de dominer la nature. Et il rend bien compte que celui qui se pensait maître, car c'est seulement lui qui donnait du travail, devient au final l'esclave, parce qu'il se prive de gagner du savoir en faisant travailler les autres, et il reste de ce fait proche de sa nature intérieure initiale, et ne gagne donc pas en liberté. "Le travail libère l'esclave de sa nature d'esclave" (Hegel). L'esclave est donc gagnant sans en avoir conscience.
Pour Marx, influencé par Hegel, lorsque l'homme transforme la nature extérieure, il se transforme lui-même. Car il développe ses facultés. En effet travailler lui permet de faire appel à toutes ses facultés, et donc de les développer, il mobilise aussi bien ses facultés physiques et intellectuelles, que son l'imagination, que la conscience et de la volonté de le faire. Le travail demande donc beaucoup de concentration. Chez l'homme le travail apparaît donc comme un gain plus qu'une perte, mais à long terme lequel pèse plus que l'autre sur l'homme ?
Cette dernière question est donc intéressante, car si le travail semble plutôt un gain qu'une perte pour l'homme lui-même, il faut s'interroger sur l'impact que le travail a, a long terme sur l'homme. En effet, aujourd'hui tout le monde souhaite travailler, c'est une réalité. Tout le monde veut être intégré au sein de la société, mais pas seulement, les individus veulent aussi grâce au salaire obtenu pour avoir travaillé, pouvoir vivre dans des conditions de vie correctes, pouvoir aussi grâce à ce salaire, s'offrir des loisirs, ou bien même des vacances. De plus, grâce au travail, les individus gagnent à développer leurs capacités, ce qui leur permet de comprendre le monde, et de vouloir étendre leur savoir toujours plus loin.
Or, on voit bien qu'en regardant le nombre considérable de chômeurs, rien qu'en France, le travail n'est pas accessible à tous. En effet, aujourd'hui même si tout le monde souhaite travailler, une partie non négligeable de la population n'y a pas accès. On peut même remarquer en regardant des statistiques, que généralement les individus touchés par le chômage sont issus de classes défavorisés, et que tout ceux issus de classes supérieures ne connaissent pas le chômage. On remarque donc que des inégalités apparaissent lorsqu'il s'agit de trouver un travail. En effet, ceux qui appartiennent aux classes supérieures, et qui ont reçus une éducation très orientée vers leur avenir dès leur enfance (comme par exemple, le choix des livres de lecture, de sorties culturelles, d'aller à la bibliothèque, etc..) tout cela fait que plus tard, ils n'auront pas de problème pour trouver un travail.
Si avant de se poser la question, que gagne-t-on à travailler, on s'imagine une réponse tout faite, après avoir réfléchi à tout ce que peut nous apporter le travail, aussi bien en positif qu'en négatif, on s'aperçoit très vite que ce n'est pas si simple, et que si on pensait plutôt que le travail nous est plutôt bénéfique, on pense peut être autant que le travail peut causer notre perte, à cause de toutes les inégalité qu'il suggère.