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NAY19
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Je dois choisir un poème de Louis Aragon. J'ai choisis " L'amour qui n'est pas un mot" mais je dois expliquer pourquoi ? Je dois faire comme si je devais convaincre un ami à le lire absolument. Comment pourrais-je faire svp ?​

Sagot :

Réponse :

Poème qui fait partie du recueil : le Roman inachevé. 1956

Le poème est dédié à Elsa, sa muse, son égérie.

Il s'agit d'une déclaration d'amour magnifique qui évite les sentiers battus et les formules habituelles. La muse change son regard sur le monde et le fait vivre.

Il faut écouter le texte mis en musique et chanté par léo ferré.

Explications :

Mon  Dieu jusqu'au dernier moment  

Avec ce cœur débile et blême  

Quand on est l'ombre de soi-même  

Comment se pourrait-il comment  

Comment se pourrait-il qu'on aime  

Ou comment nommer ce tourment

Suffit-il donc que tu paraisses

De l'air que te fait rattachant  

Tes cheveux ce geste touchant  

Que je renaisse et reconnaisse  

Un monde habité par le chant  

Eisa mon amour ma jeunesse

O forte et douce comme un vin  

Pareille au soleil des fenêtres  

Tu me rends la caresse d'être  

Tu me rends la soif et la faim

De vivre encore et de connaître  

Notre histoire jusqu'à la fin

C'est miracle que d'être ensemble

Que la lumière sur ta joue  

Qu'autour de toi le vent se joue  

Toujours si je te vois je tremble  

Comme à son premier rendez-vous  

Un jeune homme qui me ressemble

M'habituer m'habituer

Si je ne le puis qu'on m'en blâme

Peut-on s'habituer aux flammes

Elles vous ont avant tué

Ah crevez-moi les yeux de l'âme

S'ils s'habituaient aux nuées

Pour la première fois ta bouche  

Pour la première fois ta voix  

D'une aile à la cime des bois  

L'arbre frémit jusqu'à la souche  

C'est toujours la première fois  

Quand ta robe en passant me touche

Prends ce fruit lourd et palpitant  

Jette-z-en la moitié véreuse  

Tu peux mordre la part heureuse  

Trente ans perdus et puis trente ans  

Au moins que ta morsure creuse  

C'est ma vie et je te la tends

Ma vie en vérité commence  

Le jour que je t'ai rencontrée

Toi dont les bras ont su barrer  

Sa route atroce à ma démence

Et qui m'as montré la contrée  

Que la bonté seule ensemence

Tu vins au cœur du désarroi  

Pour chasser les mauvaises fièvres  

Et j'ai flambé comme un genièvre À la  

Noël entre tes doigts  

Je suis né vraiment de ta lèvre  

Ma vie est à partir de toi

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