Bonjour pouvez-vous m’aidez sur la colonisation en République démocratique du Congo par la Belgique ?

Sagot :

Réponse :

développement construit

Explications :

La colonisation du Congo s'opéra durant la période comprise entre la première exploration du Congo-Kinshasa par Henry Morton Stanley (1867) jusqu'à l'annexion du pays par la prise de possession par le roi Léopold II de Belgique (1885).

La région du fleuve Congo était la dernière partie d'Afrique qui n'avait pas encore été visitée par les explorateurs européens. Un par un, les mystères de l'Afrique avaient été résolus : les côtes par le portugais Henri le navigateur au xve siècle; le Nil Bleu par James Bruce en 1773; le haut Niger par Mungo Park en 1796; les limites du Sahara par Laing, Caillié, et Clapperton dans les années 1820; les mangroves marécageuses du bas Niger par les frères Lander en 1830; l'Afrique australe et le Zambèze par Livingstone dans les années 1850; le haut Nil par Burton, Speke, et Baker au cours d'une série d'expéditions entre 1857 et 1868. Bien que le Congo fut l'un des premiers pour lesquels des expéditions aient été menées (Diogo Cão), il demeurait un mystère.

Depuis le xve siècle, les explorateurs européens ont navigué dans l'estuaire du fleuve Congo, envisageant de remonter les chutes et rapides qui commençaient à seulement quelque 160 kilomètres de l'embouchure, et ensuite voyager sur la rivière jusqu'à sa source inconnue. Tous échouèrent. Les chutes et rapides, pour ce qu'ils en savaient, s'étendaient sur quelque 350 kilomètres vers l'intérieur, et le terrain proche de la rivière était impraticable (et l'est toujours de nos jours). Les tentatives répétées de s'aventurer plus loin restèrent vaines, avec de nombreux incidents. Accidents, conflits avec les indigènes, et surtout les maladies tropicales inconnues, virent d'importantes expéditions bien équipées ne pas progresser de plus de 60 kilomètres et passer les premiers rapides, le légendaire Chaudron de l'enfer.

Et d'ailleurs, la construction du chemin de fer du Bas-Congo (le premier chemin de fer d'Afrique) allait ouvrir un débouché aux produits du centre de l'Afrique, le caoutchouc, le cuivre, les diamants et l'or, ce qui permettrait aux sociétés fondées par le roi (avec, au départ, peu de capitaux) secondé par quelques entreprenants capitalistes belges de développer un chiffre d'affaires propre à financer la colonisation et les campagnes militaires contre les trafiquants d'esclaves arabisés. Ainsi, la colonisation s'autofinançait. Des compagnies à charte apparaissaient, c'est-à-dire des sociétés se voyant octroyer de vastes droits d'exploitation et même une autorité civile sur les populations, par des chartes octroyées par le roi qui s'inspirait des pratiques anglaises dans d'autres régions en voie de conquête à travers le monde. Les premiers postes destinés à devenir des villes naissaient et, par un coup d'audace de quelques agents belges du roi, le drapeau bleu à l'étoile d'or de ce qui était le nouvel état indépendant du Congo était hissé à l'extrême sud-est du Katanga, ainsi acquis de justesse avant l'arrivée d'une puissante expédition militaire britannique remontant depuis le Cap.