Sagot :
Explications:
Je lis très peu de livres « jeunesse » mais celui-ci a attiré mon attention car ma fille a eu à le lire pour son cours de français. Il est assez court (180 pages) et tient plus de la novella que du roman. Il est destiné à un public adolescent, il est très bien pour cet âge et permet de faire découvrir la science fiction à un jeune public. J’aurai aimé lire ce genre de romans au collège en cours de français plutôt que ce qu’on nous faisait lire!
L’histoire se passe en 2541 sur la planète Mars qui a été terraformée par les humains, la Terre étant toujours habitée mais dans un triste état. Quatre adolescents vivent dans une espèce de bunker loin de tout et situé dans un cratère. La villa est entourée d’un grillage électrique et d’un lac dans lequel se baignent des alligators. Plutôt étrange comme environnement. Cependant, ils ne vivent pas seuls, Mademoiselle Grâce leur tient lieu de gardien, de professeur, de parent de substitution depuis très longtemps, depuis presque aussi longtemps qu’ils se souviennent. Mademoiselle Grâce leur dicte la conduite à suivre et les retient prisonniers à l’intérieur de la maison. Toutefois leur vie est assez paisible dans cet endroit appelé « l’Eden ».
Cependant en grandissant, la curiosité grandit aussi et les enfants devenus des adolescents de 13 ans, ont envie de connaitre le vaste monde et partent de temps en temps en exploration en cachette de Mademoiselle Grâce. Ils veulent découvrir ce qui se trouve dans la forêt derrière le grillage électrique et décident de franchir le pas. Leur univers va alors être remis en question.
Le roman est raconté à la première personne sous forme de journal électronique par Arthur, un des quatre jeunes. Il commence son journal un peu par hasard sous l’impulsion de Phyllis, une autre des adolescentes, un peu la grosse tête du groupe. Les deux autres membres du groupe sont Jester et Diana. On sait assez peu de choses sur eux, ils sont très peu décrits et peu présents dans le récit. Diana est la belle fille stéréotypée et Jester le beau gosse qui ose partir à l’aventure. Arthur étant celui qui raconte l’histoire, est le plus développé, même s’il ne sort pas vraiment de l’ordinaire. Le roman est assez court et les personnages sont relativement peu décrits et un peu plats.
Le procédé narratif sous forme de journal convient très bien au récit et permet de découvrir les événements en même temps qu’Arthur. Le tout début du roman annonce la fin et tout le récit repose sur le fait de savoir comment tout cela arrive. Le récit est assez immersif, on se demande comment tout va basculer et pourquoi les choses tournent mal. Le cadre du roman et l’ambiance qui s’en dégage sont assez bien développés et on se laisse facilement prendre au jeu.
L’utilisation des mythes est assez importante dans le roman. Le nom d’oXatan vient de la mythologie des mayas et on retrouve d’ailleurs une pyramide maya sur la couverture. On trouve également une référence à Prométhée et le nom de la maison où sont enfermés les jeunes est l’Éden.
Les thèmes abordés dans le roman sont aussi nombreux, surtout pour un roman de cette taille: la quête de vérité et de connaissance, le besoin de liberté en grandissant, la perte de l’innocence de l’enfance, la difficulté à laisser grandir ses enfants, le progrès scientifique, l’avenir de l’homme et de la Terre.
Le projet oXatan est un bon roman de science fiction jeunesse, il permet de faire découvrir le genre facilement grâce à une lecture prenante. On devine assez facilement ce qui va se passer, et les personnages ne sont pas très développés. Cependant, l’univers est riche tout comme les thématiques abordées. La plume de l’auteur et agréable et fluide, et on se laisse facilement prendre au jeu. L’édition Flammarion propose quelques bonus intéressants sur les thèmes du roman dont une interview de l’auteur.