Sagot :
La crise financière qui a débuté en août 2007 aux États-Unis et qui s’est ensuite propagée en Europe pose plus que jamais la question du lien entre l’action de l’Union européenne (UE) et la manière dont les citoyens la perçoivent : la succession, sur une période courte, des plans de sauvetage financiers des banques, des programmes de relance budgétaire et de la baisse des recettes fiscales liée à la baisse de l’activité économique en général s’est traduite dans plusieurs pays par une détérioration très importante de leur situation budgétaire et des ratios d’endettement public que l’on n’avait jamais constatée auparavant en temps de paix. Cette situation a créé dans toute l’Europe une série de crises, de tensions et de bouleversements économiques et politiques fondamentaux que l’on dénomme d’ailleurs la « Grande Récession » par référence à la « Grande Dépression » de 1929.
Comme l’ont très bien résumé Thierry Chopin et Jean-François Jamet, cette situation pose avec force un véritable dilemme européen et soulève de manière particulièrement cruciale la question de la légitimité démocratique de l’UE : « Les choix semblent a priori clairs : d’un côté, l’évolution vers un système politico-économique plus intégré au niveau de la zone euro, de l’autre, le repli national, potentiellement jusqu’à l’éclatement de l’Union monétaire. Encore que, depuis le début de la crise, un entre-deux l’emporte, puisque les États membres ont choisi de privilégier un mode de décision intergouvernemental qui assure en apparence les intérêts nationaux et affaiblit les institutions garantes de l’intérêt commun, comme la Commission et le Parlement européen…