Sagot :
Bonjour
Dans un premier temps, l'individu s'éprouve lui-même par l'introspection, dans la solitude de sa conscience et si l'autre intervient, c'est généralement pour entraver sa liberté et son bonheur. Mais nous vivons dans un monde où la rencontre de l'autre est perpétuel, nous partageons le monde avec autrui. L'homme est un être social, d'une part parce qu'il a besoin de l'aide des autres pour subsister mais aussi parce que sans l'autre, l'homme ne peut pas réellement prendre conscience de lui-même, seul la médiation par autrui lui permet de savoir ce qui lui appartient et ce qui lui est étranger. Mais, d'autre part, de par ce fait même, l'homme a une obligation envers autrui, celle du respect. Et la confrontation avec ce dernier lui permet de trouver l'humilité et d'abandonner l'idée qu'il est le maître du monde. Cette limitation par l'autre de ma puissance est la seule condition pour me faire devenir pleinement humain.
Nous pouvons transformer la peur que peut générer le regard d'autrui, en raison du pouvoir qu'il a de nous réduire à l'image que nous avons pu donner de nous, en occasion de nous ressaisir afin de mériter leur estime, tant il est vrai que ce regard nous oblige à être moralement digne de leur considération. Somme toute, il nous faut craindre le regard des autres, en faisant tout pour ne pas avoir à le redouter !
Voilà qui devrait conduire à concevoir une morale fondée sur le respect de la dignité humaine qui tire le meilleur parti des nécessités de l'existence menée en commun en assumant sans le subir le regard des autres.