Sagot :
Réponse:
Située dans la nouvelle région Hauts-de-France (département du Pas-de-Calais), la ville de Lens a souffert de la désindustrialisation et des délocalisations industrielles dans les années 1980. À ces difficultés s'est ajoutée la fermeture des dernières mines d'exploitation du charbon au début des années 1990, plongeant ainsi le bassin minier dans un marasme économique. En tout, on estime à environ 200 000 le nombre d'emplois supprimés dans la région Nord-Pas-de-Calais durant ces deux décennies.
• Malgré les politiques nationales, régionales ou locales, le territoire se distingue par un taux de chômage bien supérieur à la moyenne française. Dans les années 2000, près d'une personne sur cinq s'y trouvait sans emploi, alors que le taux de chômage au niveau national était d'environ 10 %.
• Au début des années 2000, l'État, à travers le ministère de la Culture et de la Communication, souhaite délocaliser quelques grands musées parisiens afin de décentraliser l'offre culturelle au niveau national. Cela doit être aussi un moyen de rendre attractives certaines régions en difficultés, comme le bassin minier.
2. Un projet porté par plusieurs acteurs
• La décision d'implanter l'antenne du Louvre à Lens repose d'abord sur la volonté de l'État et du musée parisien. En 2004, c'est le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, qui annonce que Lens accueillera le musée. Pour cela, les autres acteurs institutionnels (région, département, intercommunalité et commune de Lens) ont soutenu et encouragé le projet.
• L'implantation du musée a été soutenue par d'autres acteurs, comme l'Union européenne à travers le Fonds européen de développement économique et régional (FEDER). Ce fonds, visant à renforcer la cohésion économique et sociale en corrigeant le déséquilibre entre régions, finança 60 % de l'investissement.
• Attirer des touristes dans une région qui les intéresse peu, créer des emplois, doper l'activité économique, tels sont les objectifs du Louvre-Lens, calqués sur le succès de l'implantation du musée Guggenheim à Bilbao (Espagne).
3. Un bilan contrasté
• Le musée du Louvre-Lens a ouvert en 2012. La fréquentation a connu un indéniable succès, avec près de 900 000 visiteurs la première année, dépassant ainsi les prévisions. Cela s'explique, en partie, par une localisation stratégique : situé à quelques heures seulement de Bruxelles, d'Amsterdam et de Londres, l'établissement a accueilli 70 nationalités. Parallèlement, l'année même de l'ouverture, le bassin minier a été classé au patrimoine mondial de l'Unesco, valorisant un peu plus le territoire.
• Malgré cela, le projet n'est pas encore abouti. Le chômage, bien qu'en baisse, reste toujours supérieur à la moyenne, et le nombre d'emplois créés à la suite de l'ouverture du musée reste inférieur aux prévisions. Le manque d'infrastructures hôtelières, notamment de luxe, n'incite pas les visiteurs du musée à rester plus longtemps.
• L'exemple du Louvre-Lens permet d'entrevoir ce qu'est une politique d'aménagement. C'est une politique menée sur le long terme, portée par plusieurs acteurs, afin de dynamiser un territoire.
Prends ce que tu veut.