Sagot :
La crise des missiles de Cuba est une suite d’évènements du 14 au 28 octobre 1962 entre les États-Unis et l’URSS au sujet de missiles nucléaires à Cuba pointés vers le sol américain. Il s'agit d'un moment clé de la Guerre froide car jamais les deux superpuissances n'étaient aussi proches d'un conflit armé.
Cette crise a des causes profondes et immédiates. Les relations entre Cuba et les États-Unis se caractérisent depusi la fin des années 1950 par de fortes tensions depuis la révolution des « Barbudos » menée par Fidel Castro qui renverse le régime dictatorial de Batista, soutenu par les États-Unis, et qui se rapproche de l'URSS. Cette dégradation atteint son paroxysme lorsqu'un avion d'espion américain U2 découvre, le 14 octobre 1962, des bases de lancement de missiles nucléaires SS-4 et SS-5 sur le sol cubain. Ces missiles, installés par l'armée soviétique, sont capables d'atteindre plusieurs villes américaines dont la capitale (portée de 1 500 à 3 000 km).
Les tensions entre les États-Unis et l'URSS montent rapidement. L'annonce par le Président John F. Kennedy, le 22 octobre 1962, de l'interdiction faite aux soviétiques de débarquer du matériel de guerre à Cuba, fait craindre le risque d'une guerre puisque le blocus constitue un acte de guerre. La mise en place le lendemain du niveau d'alerte DEFCON 2, qui indique que les Forces armées des États-Unis sont prêtes à s'engager au combat en moins de six heures, atteste de cette situation très tendue. La crise frôle l'utilisation d'armes nucléaires le 27 octobre lorsqu'un sous-marin soviétique armé de torpilles nucléaires est bombardé par une frigate américaine.
Le dénouement de la crise a lieu le 28 octobre lorsque Khrouchtchev décide du retrait de la flotte et des missiles de Cuba. Si Khrouchtchev sort affaibli de cette crise (Mao Zedong l'accuse de « capitularisme » et Castro est furieux d'avoir été exclu des négociations), John F Kennedy en sort grandi.
La fin de cette crise inaugure une période de détente entre les États-Unis et l'URSS. Soucieux d'éviter qu'un tel événement se reproduise, un « téléphone rouge » est installé en 1963 qui permet une communication directe entre le Kremlin et la Maison Blanche, tandis que le traité de Moscou (1963) interdit les essais nucléaires dans l'air, l'espace et l'eau. Cette période de détente ouvre la voie au traité de non-prolifération nucléaire en 1968, toujours en vigueur aujourd'hui.