Sagot :
Bonjour vous pouvez me donner des idées d’introduction <>
Introduction
L’intitulé du sujet du CNRD « 1940. Entrer en Résistance : comprendre, refuser, résister » permet d’aborder les débuts de la Résistance en France, à la fois dans sa composante métropolitaine (avec les premiers réseaux et mouvements qui apparaissent en zone occupée ou en zone sud au lendemain de la défaite) mais aussi extérieure (avec les débuts de la France libre). Dans sa dimension chronologique, les bornes adoptées vont du printemps 1940 jusqu’au mois de mars 1941. Pouvoir évoquer les combats de mai-juin 1940 apparaît indispensable pour comprendre la façon dont l’effondrement du pays pèse dans les comportements et l’état d’esprit des Français au cours des premiers mois de l’Occupation. Terminer en décembre 1940 n’avait pas de sens dès lors que cette période ne correspondait à aucun moment particulier, ni dans l’histoire de la Résistance, ni dans celle du conflit mondial. La fin du mois de mars 1941 s’est imposée car elle constitue la fin du cycle ouvert avec la défaite de 1940. L’attaque de la Grèce et de la Yougoslavie en avril par l’Allemagne marque l’ouverture d’un front à l’Est qui change la nature de la guerre et annonce l’opération Barbarossa. La prise de Koufra et la campagne d’Erythrée apparaissent comme un moment charnière dans l’histoire de la France libre après des débuts très difficiles. Quant à la Résistance en métropole, elle connaît au cours du printemps 1941 des évolutions importantes qui annoncent le début d’une période nouvelle, la volonté d’organisation et de rapprochement prenant le pas sur les initiatives éparses et isolées des premiers mois de l’Occupation.
Tel qu’il est formulé, avec notamment le sous-titre « Comprendre, refuser, résister », l’intitulé du CNRD amène à envisager plusieurs éléments de réflexion. « Comprendre » tout d’abord une défaite traumatisante et l’effondrement total d’un pays considéré encore en 1939 comme l’une des principales puissances mondiales. Parce qu’elle semblait impossible, une défaite aussi brutale n’avait pas été envisagée, ce qui explique le désarroi de toute une population au début de l’Occupation. La réponse apportée par le gouvernement du maréchal Pétain répond à l’aspiration du plus grand nombre, notamment ceux jetés dans le chaos de l’exode : la victoire de l’Allemagne est inéluctable, il faut mettre fin au combat et accepter les conditions d’un armistice imposées par le vainqueur. Mais une autre analyse se fait immédiatement jour avec l’appel lancé depuis Londres par le général de Gaulle : la France a perdu une bataille mais la guerre, appelée à devenir mondiale, n’est pas terminée. Dans une lutte appelée à perdurer contre le Reich, il faut donc continuer le combat aux côtés des Alliés.
« Refuser » ensuite renvoie à toutes les formes de désobéissance qui illustrent dès les débuts de l’Occupation un refus à la fois de la défaite, de l’Occupation, parfois également du régime de Vichy qui remplace la République par un régime autoritaire et d’exclusion. Il n’est pas encore question de résistance dès lors que le fait de « résister » nécessite, selon la définition qu’en ont donné les historiens, un certain nombre d’éléments qui sont rarement réunis en 1940, notamment le fait d’avoir « conscience de lutter clandestinement contre l’Occupation du pays par le régime nazi avec l’aide du régime de Vichy et inscrire cette lutte dans une action plus large, sans se limiter à des gestes isolés et sans lendemain, en participant à des structures clandestines et en acceptant leur fonctionnement ». Il n’empêche que les nombreuses formes de refus qui se manifestent dès l’été et l’automne 1940 (tentatives de sabotages, manifestations de ménagères, manifestations des étudiants le 11 novembre 1940, jusqu’à la campagne des V au début 1941) témoignent toutes d’un rejet de l’occupation et de la collaboration qui contredisent l’image d’une population française acceptant majoritairement son sort au lendemain de la défaite.
C'est très long je sais.