Sagot :
Réponse:
Si on mesure les inégalités sociales entre les territoires par le taux de pauvreté, de premières disparités apparaissent à l’échelle régionale : les régions méridionales et septentrionales sont les plus défavorisées. À l’échelle départementale, une même région – telle l’Île-de-France – peut regrouper les départements ayant le taux de pauvreté le plus faible (Yvelines, 9 %) et le plus fort (Seine-Saint-Denis, 27 %) du pays. Mais c’est à l’échelle communale et infra-communale que les inégalités sociales sont les plus grandes. Les communes qui comptent le plus de personnes pauvres sont les villes-centres des grandes aires urbaines. La seule aire urbaine de Paris concentre 20 % des Français vivant en dessous du seuil de pauvreté.
Les inégalités entre territoires sont aussi des inégalités économiques, mesurables par l’emploi, notamment celui des cadres qui représente les deux tiers de la croissance de l’emploi. Les régions qui connaissent la plus forte croissance de ces cadres sont les régions dynamiques : atlantiques, méridionales, alpines, et l’Île-de-France. À l’inverse, les régions les moins dynamiques sont la Lorraine et les régions de la « diagonale du vide ». À une autre échelle, la croissance du nombre de cadres profite aux capitales régionales beaucoup plus qu’aux villes petites et moyennes.
Les inégalités entre territoires sont enfin des inégalités spatiales. Elles se mesurent dans l’accès des populations aux services, notamment ceux de la vie courante (supermarché, école, établissement de soins). Là encore, les inégalités sont croissantes et mesurables à toutes les échelles. Dans les régions très urbanisées (Île-de-France, PACA), la quasi-totalité des habitants accède aux services en moins de sept minutes. Mais c’est le cas pour moins de la moitié de la population en Corse. Les différences sont plus importantes encore entre les grands espaces urbanisés, notamment les métropoles, et le reste du territoire, un phénomène qu’aggravent les contraintes de relief (Pyrénées, Alpes du Sud).