Sagot :
Réponse:
L'essentiel
Le régime de Vichy est incontestablement l'un des moments les plus noirs de l'Histoire de France. Régime réactionnaire, Vichy va également développer une idéologie anti-républicaine : la Révolution nationale. Mais c'est aussi un régime qui va faire de la France un Etat satellite de l'Allemagne.
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Explications:
1. Une nature profondément réactionnaire et anti-républicaine
a. La République : victime expiatoire de la défaite
L'effondrement de la France en juin 1940 suscite dans le pays nombre d'interrogations et de tensions autour de la responsabilité de la défaite. Très vite, c'est le régime lui-même qui est désigné par certains comme responsable. Pour l'armée, qui a perdu 100 000 hommes en six semaines de combat, il ne saurait être question d'assumer seule la défaite. Son général en chef, Weygand, refuse ainsi de déclarer la capitulation pour ne pas « faillir à l'honneur militaire ». Par ailleurs, une partie de la classe politique s'accorde depuis le milieu des années 1930 à rejeter le régime républicain.
Ces deux courants trouvent en la personne de Philippe Pétain (84 ans en 1940) une personnalité susceptible d'incarner leurs espoirs. Celui-ci bénéficie d'une réelle aura dans le pays pour son rôle durant la Première Guerre mondiale. Rentré au gouvernement dans les heures difficiles de mai 1940 à l'appel du président du Conseil Paul Reynaud qui compte sur lui pour galvaniser l'armée et la nation, Pétain se déclare – moins d'un mois plus tard –, le 16 juin en faveur de l'armistice. Reynaud – partisan de la poursuite de la lutte – est mis en minorité et démissionne. Le Président de la République, Albert Lebrun, demande aussitôt à Pétain de former le gouvernement. Pétain reçoit le soutien de Pierre Laval, convaincu que seul un changement de régime peut permettre la régénération de la France.
b. Une dictature de fait
Le 1er juillet, à l'initiative de Laval, le gouvernement, replié à Bordeaux, s'installe à Vichy. Il fait convoquer le parlement pour procéder à une révision de la constitution. Sur 932 parlementaires, 670 peuvent se rendre disponibles (les autres étant soit déchus – comme les communistes –, soit en Afrique du Nord, soit dans l'incapacité, compte-tenu de l'exode, de se rendre à Vichy). Le 10 juillet, le Parlement approuve finalement par 569 voix contre 80 un texte présenté par Laval confiant les pleins pouvoirs constitutionnels au maréchal Pétain. Le lendemain, en vertu de ce texte, Pétain s'octroie des larges pouvoirs exécutifs et législatifs, y compris celui de désigner son propre successeur. C'en est fini de la République. Pétain et son entourage hétéroclite peuvent se consacrer à la mise en place d'un ordre nouveau.