Sagot :
A son retour au pouvoir, sous sa présidence, le général de Gaulle ne modifie en rien le régime de la presse écrite, tel que le lui laisse la IVe République. Celle-ci continue de jouir d’une grande liberté dont elle use pour adopter assez généralement, à l’égard du président de la Ve République, une attitude critique, voire hostile.
Le maintien du monopole d’Etat sur la radio-télévision lui donne la mainmise sur un outil de communication qui devient un relais de la parole présidentielle. Le premier président de la Ve République comprend l’importance de la télévision, alors en plein essor. Au terme de sa première allocution à la télévision, le 27 juin 1958, il choisit de se séparer de ses notes et de travailler l’exercice afin de paraître « assez animé et spontané pour saisir et retenir l’attention sans se commettre en gestes excessifs et en mimiques déplacées ».
De Gaulle est ainsi l’homme de la télévision naissante, personnage central dont les conférences de presse et les interventions transmises en direct sont suivies par des millions de Français, notamment en période de crise nationale (janvier 1960, avril 1961). Placé en ballotage au premier tour des élections présidentielles de 1965, il adopte une nouvelle formule, plus proche et intime à travers ses conversations avec le journaliste Michel Droit.
Pourtant, c’est bien à travers la seule radio que l’Homme du 18 juin s’adresse aux Français le 30 mai 1968, au plus fort des événements de Mai et au lendemain de son retour d’Allemagne, renouant ainsi avec son usage passé de la radio au temps de la France Libre.