Sagot :
Réponse :
Sorte de plainte, poème lyrique d'un poète déçu par l'amour. Sa souffrance le ferme au monde. il ne voit plus rien de l'extérieur, tout à sa plainte intérieure.
Le poème est dominé par le champ lexical de la plainte.
Deux vers refrains reviennent :
Qui me croit absent, il a tort,
Je ne le suis point, je suis mort.
Explications :
1616.
Mes yeux, vous m'êtes superflus ;
Cette beauté qui m'est ravie,
Fut seule ma vue et ma vie,
Je ne vois plus, ni ne vis plus.
Qui me croit absent, il a tort,
Je ne le suis point, je suis mort.
Ô qu'en ce triste éloignement,
Où la nécessité me traîne,
Les dieux me témoignent de haine,
Et m'affligent indignement.
Qui me croit absent, il a tort,
Je ne le suis point, je suis mort.
Quelles flèches a la douleur
Dont mon âme ne soit percée ?
Et quelle tragique pensée
N'est point en ma pâle couleur ?
Qui me croit absent, il a tort,
Je ne le suis point, je suis mort.
Certes, où l'on peut m'écouter,
J'ai des respects qui me font taire ;
Mais en un réduit solitaire,
Quels regrets ne fais-je éclater ?
Qui me croit absent, il a tort,
Je ne le suis point, je suis mort.
Quelle funeste liberté
Ne prennent mes pleurs et mes plaintes,
Quand je puis trouver à mes craintes
Un séjour assez écarté ?
Qui me croit absent, il a tort,
Je ne le suis point, je suis mort.
Si mes amis ont quelque soin
De ma pitoyable aventure,
Qu'ils pensent à ma sépulture ;
C'est tout ce de quoi j'ai besoin.
Qui me croit absent, il a tort,
Je ne le suis point, je suis mort.
François de Malherbe.