Sagot :
Réponse : Personne n'est capable de dire ce qui fait un poème, moins encore ce qu'est un poème réussi. certains diront qu'il faut un thème, d'autres des rimes, d'autres encore de la régularité dans les vers. Et si un poème c'était autre chose d' indéfinissable.
I. Le thème ne fait pas tout
Des thèmes sont revisités régulièrement et traversent les siècles : le temps, l'amour, la mort, la femme, la nature ... mais il y a mille manières de les aborder. Chaque époque a aussi ses canons de la beauté, ses critères du beau.
II. Ce qui fait la beauté d'un poème
Certains diront les images, d'autres les sonorités, d'autres encore le rythme, plus encore les émotions qu'il suscite chez le lecteur.Il y a donc une combinaison d'éléments qui transforment un thème même banal en poésie qu'elle soit en vers ou en prose. C'est une sorte d'alchimie qui permet à Baudelaire de dire su'il transforme la boue en or, même lorsqu'il aborde des thèmes comme la charogne . C'est aussi tout l'art de Francis Ponge de parler d'un objet ordinaire et la banalité va être transfigurée.
III. Ce qui touche le lecteur
Nous n'avons pas les mêmes goûts, les mêmes attentes et même selon notre humeur du moment, nous serons sensibles à tel ou tel poème. Un poème peut émouvoir, il peut surprendre, il peut créer une évasion, solliciter l'imagination, faire rêver, faire réagir. Il y a le pouvoir des mots qui savent, chez le poète, dire ce que nous ne saurions dire. La poésie, et c'est sa force, sait dire l'indicible.
"La poésie est inutile comme la pluie"
René Guy Cadou, elle est donc indispensable.
Explications :
Pour ironiser : un texte d'André Frédérique
On avait dit au vicaire tout à fait par hasard « Vous devriez faire de la poésie » et le vicaire avait composé un poème, entre autres, dont les deux premiers vers étaient :
J’aime la bonne soupe
Le soir après les vêpres
Il le montra au curé qui lui dit : « Pour la première fois, ce n’est pas mal cette histoire de soupe; mais ça ne rime pas et ça n’a pas de rythme. À mon avis, si vous n’alliez pas si souvent à la ligne, ça serait e la prose. »
Et le vicaire concéda qu’il pourrait introduire quelque coupe. « Une coupe de vin ça n’est pas déplacé dans un bon repas et ça rime avec soupe. C’est ennuyeux pour les vêpres, dit-il, je ne vois que cèpes, mais il manque un r. Est-ce permis ? ou alors lèpres, mais comment introduire ce mot dans un morceau si joyeux ? »
« Voyez-vous, fit le curé, c’est là la difficulté de la poésie. »
Et le vicaire haussant les épaules conclut « C’est un genre faux », et n’en écrivit plus jamais d’autre.