Sagot :

Réponse :

Georges Duroy est un personnage étonnant par ses aspects peu enviables. Il se révèle tout d’abord être un fin stratège, manipulateur prêt à tout. Il feint d’être un amoureux transi.L’art de la paroleest l’une de ses armes de séduction. Ainsi, il utilise un lexique approprié visant à toucher le coeurde son interlocutrice. Il lui fait de grandes déclarations: «Je vous adore», «je vous aime», «j’ai été séduit». On serait porté à le croire mais les phrases semblent dites  sans affect  ni  émotion.  Le  lecteur  le  sait  d’autant  plus  que  l’auteur  précise  que  Duroy  «cherch[e]  des mots  décisifs, passionnés»,  s’il  ne  les  trouve  pas  naturellement,  cela  met  bien  en  avant  le  faitque  tout  n’est  que  calcul.  Pour  mieux  persuader Madame  Walter,  il  tente  de  la  culpabiliser  et  insiste  sur son  amour  faussement  désintéresséen  affirmant  qu’il «n’attend rien...n’espère  rien»mais  porte  le  coup  final  par  la  phrase  qui  suit  juste  après: «Je  vous  aime».Georges  Duroy  sait  quel  effet peuvent avoir ses motssur une femme sensible. En singeant une posture defaiblesse, il l’amadoue et la sensibilise. Il lui laisse croire qu’il  n’est  rien  sans  son  amour.  Georges  Duroy  déploie  alors tout son  art  oratoire  enmultipliant  les  images  poétiques  dans  une longue phrasecomparant la tendresse qu’il éprouve à une «liqueur tombée goutte à goutte» qu’il souhaite voir «s’imprégner» en elle  pour  lui  donner  force,  tendresse  et  amour.  Il  prétend même vouloir «boire  [ses]  larmes».Ces  images  sont  peu  persuasives pour le  lecteur tant ellesressemblentàune forme de clichésromantique mais elles peuvent avoir un effet certain sur une femme émotive.Pour être certain de mieux arriver à ses fins,et parce qu’il «est à bout de phrases passionnées», il  joint  également les gestes à la parole. Ilprend la mainde Madame Walter, la serre et ose même la poser sur son cœur, siège symbolique de l’amour. Ces gestesqui peuvent paraître simples sont extrêmement lourds de sens pour unefemme mariée, pieuse mais également fragile. Georges Duroy en sait les effets mais lui n’éprouve rien, il a même «envie de sourire». Il se révèle ainsi être un séducteur sûr de lui et de son talent.

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