Sagot :
La notion d’opinion publique est déjà évoquée dans la pensée antique (chez Platon et Aristote notamment), mais elle prend forme concrètement au 18ème siècle. Elle est d’abord considérée comme l’opinion d’une élite « éclairée » mue par la Raison, celle de la bourgeoisie, qui porte un regard critique sur le pouvoir. Cette élite bourgeoise contribue alors à la formation d’un espace public tel que le conçoit Jürgen Habermas : le lieu d’une délibération collective, qui se forme alors dans les salons littéraires, les cafés, la presse d’opinion, et bien sûr le Parlement.
Mais cette conception élitiste de l’opinion publique s’accorde difficilement avec les principes démocratiques qui se mettent progressivement en place au 19ème siècle, avec l’avènement du suffrage universel (masculin) et la reconnaissance des libertés individuelles (liberté de conscience, d’opinion, de la presse, de réunion). Chaque citoyen est jugé apte à se forger
sa propre opinion et chaque voix se vaut. Le vote est ainsi un processus démocratique qui permet de faire émerger l’opinion publique sur un projet politique lors du scrutin. Mais l’opinion des citoyens doit pouvoir être appréhendée en dehors des périodes électorales. De fait, le pouvoir démocratique, tirant sa légitimité du peuple, doit s’appuyer sur l’opinion du plus grand nombre pour améliorer son action politique. Cette opinion publique devient alors un objet que l’on cherche à mesurer aussi en dehors des élections, particulièrement avec l’apparition des sondages.
Alors que les sondages existent depuis les années 1930, c’est au cours des années 1960 que leur précision croissante a permis aux sondeurs d’imposer leur définition de l’opinion publique : une définition qui se veut objective parce que évaluée sous une forme chiffrée. L’opinion publique ne se réduit cependant pas à une simple agrégation des opinions individuelles ; Jean Stoetzel [1973] la définit comme « un ensemble de jugements sur les problèmes actuels auxquels adhère une grande partie des membres d’une société ». Dans cette perspective, elle est donc l’opinion du public, c’est-à-dire une expression de la pensée du peuple, mais aussi l’opinion rendue publique, qui suppose un travail collectif de délibération et d’affichage, indissociablement lié à la pratique démocratique (rôle des partis politiques et des médias par exemple). Cette tension dans la définition de l’opinion publique n’est pas sans poser question, notamment quant au rôle des sondages dans le recueil de l’opinion publique.
Mais cette conception élitiste de l’opinion publique s’accorde difficilement avec les principes démocratiques qui se mettent progressivement en place au 19ème siècle, avec l’avènement du suffrage universel (masculin) et la reconnaissance des libertés individuelles (liberté de conscience, d’opinion, de la presse, de réunion). Chaque citoyen est jugé apte à se forger
sa propre opinion et chaque voix se vaut. Le vote est ainsi un processus démocratique qui permet de faire émerger l’opinion publique sur un projet politique lors du scrutin. Mais l’opinion des citoyens doit pouvoir être appréhendée en dehors des périodes électorales. De fait, le pouvoir démocratique, tirant sa légitimité du peuple, doit s’appuyer sur l’opinion du plus grand nombre pour améliorer son action politique. Cette opinion publique devient alors un objet que l’on cherche à mesurer aussi en dehors des élections, particulièrement avec l’apparition des sondages.
Alors que les sondages existent depuis les années 1930, c’est au cours des années 1960 que leur précision croissante a permis aux sondeurs d’imposer leur définition de l’opinion publique : une définition qui se veut objective parce que évaluée sous une forme chiffrée. L’opinion publique ne se réduit cependant pas à une simple agrégation des opinions individuelles ; Jean Stoetzel [1973] la définit comme « un ensemble de jugements sur les problèmes actuels auxquels adhère une grande partie des membres d’une société ». Dans cette perspective, elle est donc l’opinion du public, c’est-à-dire une expression de la pensée du peuple, mais aussi l’opinion rendue publique, qui suppose un travail collectif de délibération et d’affichage, indissociablement lié à la pratique démocratique (rôle des partis politiques et des médias par exemple). Cette tension dans la définition de l’opinion publique n’est pas sans poser question, notamment quant au rôle des sondages dans le recueil de l’opinion publique.