Sagot :
Bonjour
Si, paradoxalement, la loi semble limiter notre liberté, elle en est pourtant la condition. Il est vrai l’Homme se détermine lui-même en fonction d’une volonté intégré par la morale ou le pouvoir législatif et non selon ses propres penchants ou passions (qu’il ne ferait alors que subir). Pour Rousseau ou pour Kant, il n’y a donc pas de liberté sans loi. Celle ci nous garantie des droits qui assemblés entre eux tendent vers une forme de liberté. D’une manière générale la loi permet de, en empêchant de. Ainsi, la liberté c’est de pouvoir faire ce que la loi permet. Ne permet-t-elle pas la liberté d’expression ? Grâce à cela, nous pouvons, de notre propre chef, exprimer notre opinion, être libre de parole. Et une majorité de loi admette des libertés devenues presque acquises, voire naturelles de nos jours même si pas toujours évidentes, telle la loi du pouvoir des peuples à disposer d’eux même. Si de nos jours les colonies ne sont plus, il n’en allait pas de même quarante ans plus tôt. Ici, et nous l’avons vu à travers l’histoire, "liberté" est synonyme d’indépendance. Soit la capacité à être autonome, le refus de la soumission. Et si cette loi n’avait pas existé, vivrions nous dans un monde d’asservissement, et totalitaire ? Certaine loi semble alors strictement nécessaire à l’évolution de la liberté de l’Homme et de son état "libre". Selon Hanna Arendt, "sans une vie publique politiquement garantie, la liberté, sous quelque forme qu’on l’envisage ne peut avoir aucune "réalité mondaine"". La politique en elle-même intègre la loi à part entière. La réalité mondaine est ici l’application de la liberté dans le monde réel qui n’aurait ainsi plus aucun sens sans loi. La loi admet donc la liberté, et inversement. Nous pourrions aussi prendre le fait que, même si aucune loi juridique n’existait, nous serions toujours prisonniers de lois fondamentales telles que par exemple la loi de la nature, ou la loi divine (voire même la loi morale). Ici nous ne pouvons combattre contre la loi la plus puissante, présente depuis l’origine de l’Homme, la loi de la nature : L’Homme est mortel et ne peut lutter contre son destin, celui de mourir. Qu’il existe une loi ou pas, la fatalité de la mort est irréversible et, en soit, une limite à notre liberté. Nous n’avons pas la possibilité de vivre éternellement. Nous n’avons pas de libre arbitre sur la mort ou bien même sur le moment où elle surviendra. Celle-ci est alors aléatoire, ne dépendant pas de nous ni de nos décisions. Que nous le voulions ou non, nous sommes contraints de subir cette loi. La loi divine est plus à nuancer mais n’en reste pas moins une loi acquise naturellement par l’Homme religieux, qui admet une présence divine supérieure. Un croyant ne peut ainsi pas réfuter cette loi du ciel, même si sa société est dépourvue de loi législative. Puisqu’il est croyant, ne se pose pas la question d’avoir la liberté de ne pas croire. Concernant la loi morale on peut supposer que la liberté est le pouvoir de lui obéir même si en soit, elle s’impose comme naturelle (bien que moins irréfutable que la loi de la nature). Alors que la Loi n’impose pas (par exemple) des règles de politesse telle que dire bonjour, remercier quelqu’un, nous nous sentons obligé, vis-à-vis de ces principes. Il nous faut alors (bien que non obligatoire juridiquement parlant) observer les valeurs morales que véhiculent la société et ce, même sans l’existence d’une loi. Nous pourrions appeler ça le « savoir vivre ». Bien que « libre » de son état, l’Homme ne peut contester certaine loi (notamment loi de la nature) qui s’impose alors à lui comme une évidence dans son existence. La liberté s’apparenterait donc ici comme le pouvoir d’obéir à la loi.
Nous avons ainsi vu dans quelle mesure pouvait-on concevoir une liberté sans loi, si oui ou si non pourquoi. De ce fait, même si il est possible de s’imaginer une liberté dépourvu de loi, sous prétexte que cette dernière limite notre liberté, on ne peut admettre de liberté sans loi puisque celle ci en est une condition. Nous pourrions à présent nous demander si loi est forcément synonyme de liberté ? Puisqu’il existe en effet des pays pourvus de loi et pourtant dont le peuple est privée de liberté. Nous pouvons citer les lois de Nuremberg, sous l’Allemagne nazi, où Adolphe Hitler à pu asservir le peuple juif. Et dans chaque dictature, ou le pouvoir absolue est détenu par une seule et même personne, ne nous trouvons nous pas face à un problème de suppression des libertés, alors même que la loi (bien que corrompue) semble être présente ? Notre liberté ne dépendrait alors pas simplement de la loi en elle-même mais également de son fondement et de son application.