La liberté se définirait communément par l’absence de contrainte et d’obstacle, qu’ils soient matériels, physiques, psychologiques, moraux, juridiques ou encore politiques. L’obstacle empêche la progression de l’homme, lui laissant le choix entre la force, la ruse ou le renoncement. Il est à la fois négatif et positif : il oblige l’homme à s’arrêter momentanément et à se confronter à une difficulté, mais peut lui permettre une réflexion dans le but de la dépasser et donc de progresser. Dans cette mesure, nous pouvons donc nous demander si les obstacles sont nécessaires à la liberté ou bien si, au contraire, ils n’empêcheraient pas celle-ci.
Nous nous demanderons d’abord si la liberté ne doit pas s’affranchir de tous les obstacles, être une liberté absolue. Nous étudierons ensuite la vraisemblance d’un monde sans obstacle et le statut de la liberté dans le monde tel qu’il nous est donné à vivre. Enfin, il faudra établir quelles sont les conditions d’une liberté véritable dans un réel où liberté et obstacles sont indissociables.
Instinctivement, la liberté s'expérimente comme absence de contraintes : on se sent libre quand on ne subit ni contrainte physique, ni interdiction morale, ni pression psychologique. Mais où se situe ce lieu où la liberté n’a à se confronter à aucun obstacle ? Pour Epictète et les stoïciens, "[…] il ne dépend pas de nous d’être un esclave ou d’être un maître, de vivre ou de mourir, mais ce qui dépend de nous, c’est l’usage de nos représentations". Ainsi, le lieu de cette liberté absolue est l’esprit de l’homme : la façon dont notre intelligence, notre intériorité vont pouvoir aller plus loin que ce qui leur est donné et ignorer les obstacles.
