Sagot :
Réponse :
«Air Bel est la plus grande cité de Marseille : 6 000 habitants, quatre tours… Presque à flanc de colline avec vue sur les monts des Calanques. Air Bel a un lourd passé lié au trafic de drogues dans les années 90, qui s’est aujourd’hui beaucoup calmé, faute de s’être éteint. La cité a un air de Belle au bois dormant, décors de conte de fée : de grands pins, des chants d’oiseaux et, parmi les voitures brûlées au printemps, des fleurs ! Souvent, lorsque je rentre de nuit, on me dit : «Quoi ? Toi, tu habites à Air Bel ? Et tu rentres toute seule ? Tu sais une fille comme toi devrait faire attention…» Que craignent-ils ? Je me demande pourquoi ils ne vont pas y regarder de plus près, eux qui habitent tout à côté. Car pour moi, c’est l’exemple type d’un quartier populaire qui pâtit de l’idée qu’on s’en fait. Certes, la cité s’est vidée de ses commerces et de ses activités. Pourtant, on y rit comme ailleurs ! Quand on s’arrête prendre un café chez un voisin ou dans la rue, on ne sait jamais pour combien de temps on est embarqué. «Il y a D., qui s’évertue coûte que coûte à faire vivre une association de locataires malgré la mauvaise grâce du bailleur à lui mettre à disposition un local. Il y a les incessantes disputes de palier entre Madame K. et Madame B., les plantes de C. et P. qui colonisent la montée d’escalier, les piscines qui s’installent l’été sur les toits des bâtiments à la grande indignation de ceux qui vivent en dessous, des cris qui se transforment au fil des récits en rires… Ou encore, Favour, 8 ans, la petite fille que j’accompagne chaque semaine, qui a découvert, parmi les pierres délimitant l’accès au stade, des nuées de coccinelles. 1, 2, 3, 10, 25, 50… Quel gamin des beaux quartiers se lancerait, un samedi aprèm, dans une chasse aux insectes improvisée ?»
Explications :