PASSERELLE HISTOIRE-FRANCAIS Un extrait d'une ceuvre des Lumières « En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n'ayant plus que la moitié de son habit ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. "Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l'état horrible où je te vois ? - J'attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t'a traité ainsi ? - Oui, Monsieur, dit le nègre, c'est l'usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l'année. Quand nous travail- lons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. [...] Les fétiches' hollandais qui m'ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d'Adam, blancs et noirs. Or vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus horrible." >> Voltaire, Candide (conte philosophique), 1759. 1. En Afrique, nom donné aux personnes dotées de pouvoirs magiques. (Illustration de l'ouvrage, xville siècle.) 1. Identifiez le document (titre, nature, date, auteur). 2. Quelles sont les pratiques dénoncées par ce texte ? 3. Quelle contradiction y a-t-il entre le discours de l'Église et le traitement que l'esclave subit ? 4. Dans son texte, quelle nationalité Voltaire donne-t-il au négociant et aux religieux ? Expliquez pourquoi. 5. En quelques phrases, montrez comment Voltaire essaie d'éveiller l'opinion publique européenne contre les pratiques évoquées dans le texte. Merci!!