Sagot :
Réponse :bonjour :)
Introduction : Don juan a informé Sganarelle qu'il n'aime plus sa femme Elvire et qu'il aime une autre femme. Cela déplait à Sganarelle : « En ce cas Monsieur… » et Dom Juan va se lancer dans une longue tirade dans laquelle il va faire l'éloge de l'inconstance amoureuse. Nous allons analyser cette tirade. Elle comprend 2 parties : la 1ere partie du début jusqu'à « tout le plaisir de l'amour est dans le changement » où il s'agit de l'éloge de l'inconstance amoureuse ; et la 2eme partie à partir de « on goûte une douceur extrême » jusqu'à la fin où Dom juan expose sa conception de la conquête amoureuse.
1ère partie : Dom juan s'adresse directement à Sganarelle pour se moquer de sa conception de l'amour et pour exprimer son désaccord avec lui. Pour Dom juan, la fidélité amoureuse est comparable à la mort et il ironise en utilisant l'antiphrase : « la belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle. » Dom juan refuse d'être l'homme d'une seule femme et il condamne avec force la constance amoureuse lorsqu'il dit : « Non, Non ! La constance n'est bonne que pour les ridicules.» Dom juan estime qu'il a le droit de s'éprendre de toutes les belles femmes et de donner son cœur à toutes celles qui désirent être aimées. Ce qui intéresse surtout Dom Juan, c'est le début des liaisons amoureuses : « Les inclinations naissantes … » Il achève la 1ère partie de sa tirade par une formule qui résume bien sa conception amoureuse : « Tout le plaisir de l'amour est dans le changement. »
2ème partie : Dom Juan expose sa stratégie de la conquête amoureuse en utilisant un vocabulaire militaire : « on goûte une douceur extrême à réduire » Réduire signifiant vaincre. La conquête se fait de manière progressive comme le montre l'expression « voir de jour en jour les progrès qu'on y fait ». Ensuite, il emploie à nouveau des termes à connotations militaires comme les verbes : « combattre », « vaincre » ou encore les expressions : « rendre les armes », « les petites résistances ». Mais lorsque la femme est conquise, elle n'intéresse plus Dom juan. On peut se référer à l'expression « tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour ». Dom juan doit dons livrer une nouvelle bataille. Ce qui l'intéresse, c'est de venir à bout de la résistance de la personne qu'il aime et il a de nouveau recours au vocabulaire militaire : « conquête », « résistant », « conquérant ». Dom juan assimile les conquêtes amoureuses à des batailles ouvrières. Il utilise l'hyperbole pour évoquer l'ampleur de son amour : « Je me sens un cœur à aimer toute la terre » et il va jusqu'à se comparer à Alexandre (grand conquérant de l'antiquité). La terre est trop petite pour Dom juan, il sent une ambition démesurée de la conquête amoureuse. Il va donc lancer un véritable défi à la morale bourgeoise, qui fait de la fidélité conjugale un des fondements ; le personnage de Molière est profondément amoral, seul compte pour lui la satisfaction de ses désirs et son plaisir personnel.
Conclusion : Dom Juan assume tout ce qu'il dit et montre que l'amour est un art de vivre. Il est présenté comme un personnage hors du commun, démesuré mais sa physiologie libertine apparait comme un atout, une qualité d'accomplissement personnel. A noter que Molière ne fait pas l'éloge de l'infidélité mais veut seulement faire réfléchir les spectateurs.
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