Sagot :
Réponse : bonjour, j’avais fais une dissertation avec à peu près le même sujet, j’espère que ça pourra t’aider
Explications :
A) les lois limitent la liberté individuelle
A première vue, la liberté s’oppose à la loi, car la loi constitue bien une entrave extérieure à l’action individuelle. Le terme “anarchie” provient du grec “anarchia” qui désigne l’absence de chef ou d’autorité. Un courant de pensée, l’anarchisme, s’est fondé sur ce terme pour bâtir une doctrine politique rejetant toute autorité au profit de la liberté. L’anarchisme mise ainsi sur l’auto-discipline des individus, considérés comme rationnels, générant ainsi une harmonie et une organisation spontanées. La liberté culminerait donc dans l’anarchie. Le slogan de ses partisans étant d’ailleurs « La liberté ou la mort !». En effet, selon Kant (1798), l’anarchie est « la loi et la liberté sans pouvoir”. Le philosophe montre ainsi que, l’État qui était besoin devient souvent, contrainte, abus et injustice par quête de pouvoir. Par conséquent, il apparaît que les lois constituent des entraves à la liberté, et que nous serions plus libres à l’état de nature qu’à l’état social. Rousseau (1762) souligne ainsi que l'être humain, dans l'instant de la création où il gagne sa liberté, la perd. C’est ce qui se produit dans l'instant même du pacte social, estimé corrompu pour l’auteur. La phrase célèbre qui inaugure Du Contrat Social : « L'Homme est né libre et partout il est dans les fers » présente d’ailleurs ce paradoxe. En effet, chacun sent bien au plus profond de lui qu’il peut dire : «non», qu’il peut résister. Cette capacité à refuser donne toute sa valeur à notre oui. La plus petite concession que nous faisons aux autres (parce que nous craignons leur colère ou plus simplement parce que nous voulons nous en faire des amis) est comme une chaîne de fer qui nous attache. Au fond, nous sommes libres, pourtant dans la vie quotidienne, nous avons des fers de prisonnier. La liberté semble ainsi impliquer un jeu difficile entre le singulier et l’individuel. La liberté pour tous ne présuppose-t-elle pas une limite pour la liberté de chacun ?
Les lois sont la condition de la liberté collective
Avant d’être une question métaphysique, la liberté est avant tout une question politique : avant d’être individuelle, la liberté est collective. Comment pouvons-nous être libres ensemble ? Il n’y a pas de société sans règle. Personne ne vit sans respecter quelques lois, même si elles sont peu nombreuses et parfois non dites. De plus, si la loi m’interdit de nuire à autrui (et limite de fait ma liberté), elle interdit aussi à autrui de me nuire (et garantie ma liberté). Ce que je perds en liberté, je le gagne donc en sécurité. Or, si la sécurité n’est pas la liberté, elle demeure une condition de celle-ci. Par exemple, je me sens plus libre de circuler dans un État réglé par des lois que dans la nature. La liberté de chacun s’arrête là où commence celle d’autrui, et pas avant, comme l’affirme la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. De même, en affirmant « L'homme raisonnable est plus libre dans la cité où il vit sous la loi commune que dans la solitude où il n'obéit qu'à lui-même », Spinoza (1677) démontre que, de manière générale, si au lieu de penser seulement à la liberté individuelle nous essayons de penser ce que peut être la liberté collective, c’est-à-dire comment organiser l’action entre les hommes, alors on peut penser que la loi est la condition de cette liberté. Finalement, il suffit de comparer l’état de nature et l’état social pour voir que l’on gagne plus que ce que l’on perd par l’instauration de la loi (Hobbes, 1642).