Sagot :
Bonjour
La conscience de soi apparait tout d’abord comme solitaire, car elle est interne à l’individu, il doit se rendre compte qu’il existe et de ce qu’il est. Elle est instinctive et peut être considérée comme immédiate et spontanée. Il s’agit d’une donnée originaire, dont chaque être est doté afin de prendre compte de son existence, une notion d’intériorisation de sa propre personne. La conscience de soi nécessite une réflexion afin de comprendre qui on est et la complexité de notre être, or seul l’individu est en mesure d’effectuer celle-ci pour lui-même, personne ne peut le faire à sa place donc la prise de conscience ne peut pas être effectuée par un tiers. Descartes pensait que "la solitude et le silence sont propices et nécessaires à la méditation, cette même méditation permettant de revenir sur soi-même afin de réaliser des vérités, la conscience de soi se développe alors de manière solitaire". En effet, la solitude nécessite de prendre de la distance avec autrui et toute la société il semble donc exclu de cette réflexion qui permettrait à chaque individu de prendre conscience de lui. Ce processus est interne et propre à moi-même, il ne semble alors pas avoir de lien avec autrui. Ce qui se passe à l’intérieur de moi ne peut pas être ressenti par autrui, il ne parait alors pas plausible qu’il ait une influence au développement de ma conscience de moi-même. Ce processus complexe se déroule alors naturellement chez chaque individu car il est inné malgré que la conscience de soi puisse parfois disparaitre à cause de maladies psychiques, autrui ne pouvant d’ailleurs rien faire contre cette perte de conscience tout comme l’individu.
Or, autrui bénéficie également d'une conscience de soi, cette même conscience peut alors me penser tout comme la mienne le fait pour autrui. Seule son expérience va permettre à l’individu de prendre conscience de lui, c’est au fur et à mesure que ce processus va se développer. Mais l’expérience ne dépend-t-elle pas des autres ? Ce sont les autres qui permettent de forger notre expérience, la société qui nous apprend à vivre au fil du temps. Autrui, tout comme moi, doit prendre conscience de lui afin de m’aider à prendre conscience de moi-même, pour me faire comprendre qu’il est différent de moi. La vie en communauté ne peut être possible que si chaque individu dispose d’une conscience de soi car c’est grâce à elle que je peux réfléchir à ce que je suis et à ce que je fais, elle permet la liberté car on possède le choix de faire ce qui nous parait juste. La conscience de soi représente un lien à mon entourage, elle n’isole pas car il faut se rapprocher des autres pour revenir sur soi-même. C’est grâce à cet instinct inné chez chaque être que l’on peut se distinguer, être conscient de son caractère unique, ne pas faire seulement partie d’un tout. On peut également développer sa conscience de soi en retranchant les points de vue émanant de la conscience des autres, on se sert d’autrui afin de prendre exemple sur lui tout en interprétant sa façon de faire et de penser à notre façon. Autrui participe ainsi à la conscience de soi en influençant indirectement et involontairement chacun et donc sa conscience.
On ne peut pas dire que la conscience de soi ne suppose pas autrui, malgré le fait qu’elle soit intérieure et qu’autrui ne puisse pas la voir ni la ressentir, il est indispensable à la constitution de celle-ci. Ce sont les relations intersubjectives, la communication et l’image que les autres ont de nous qui permettent de prendre conscience de qui on est et de se rendre compte qu’autrui n’est pas moi, que je suis différent de lui et que je possède mon propre « moi » intérieur. Cette prise de conscience ne peut se faire qu’(en côtoyant autrui au quotidien et non pas seulement avec la conscience qui apparait solitaire dans un premier temps.