Sagot :
Bonjour
C’est par imitation partielle et par mimétisme mécanique que l’on fait "penser" les machines. Le concept d’"intelligence artificielle" (forte et faible) nous apparaît démesuré compte tenu des possibilités même de l’intelligence qui ne peut jamais se réduire à de la mécanique. L’intelligence n’est pas tant la faculté d’adaptation à l’objet que la possibilité de n’avoir aucun objet précisément qui lui soit propre. C’est précisément parce que nous n’avons pas d’objet propre que nous pensons. La conscience est justement un défaut d’adaptation et n’est pas un programme que l’on pourrait écrire et appliquer. Or les machines ignorent le vide central et existentiel de l’homme. Certains savants aujourd’hui prétendent construire une conception mécaniste du cerveau et envisagent notre défaut d’adaptation comme la source de nos problèmes humains. Ainsi ils supposent qu’en reprogrammant notre cerveau, nous pouvons solutionner nos problèmes et trouver des réponses ajustées à des problèmes. Cette tentative de normalisation de la pensée à partir de la programmation neurolinguistique (PNL) par exemple est une violence faite à l’essence de l’homme. Le cerveau est un automate neuronal mais il n’est nullement le sujet lui-même, avec sa singularité et ses propres réponses inédites, celles qui n’appartiennent qu’à lui de déterminer en propre. Il s’agit ici d’un usage inhumain des machines. Les machines ne sont pas compétentes pour déterminer le monde humain. Elles peuvent nous aider à rendre le monde plus humain (ce qui est rarement le cas parce qu'elles sont essentiellement déterminées par des processus mécaniques et autoritaires) mais elles ne peuvent-elles pas se substituer à de l’humain, l'humain toujours hors programmable.