Bonjour , il me faut de l'aide pour une écriture de commentaire sur Thèrèse Raquin voici la question : Comment Zola exprime t-il le désir de Thérèse pour Laurent ? Il me faut un paragraphe (15 lignes) Il me le faut pour demain vu que j'étais absente ...
Voici l'extrait où il faut faire l'écriture commentaire :
Le jeune homme fit cette remarque, en
agrandissant les yeux, en pinçant les lèvres, tout
fier d’être l’humble rouage d’une grosse
machine.
Il continua en secouant la tête :
– Oh ! mais, lui, il se porte bien, il a étudié, il
gagne déjà quinze cents francs... Son père l’a mis
au collège ; il a fait son droit et a appris la
peinture. N’est-ce pas, Laurent ?... Tu vas dîner
avec nous.
55– Je veux bien, répondit carrément Laurent.
Il se débarrassa de son chapeau et s’installa
dans la boutique. Madame Raquin courut à ses
casseroles. Thérèse, qui n’avait pas encore
prononcé une parole, regardait le nouveau venu.
Elle n’avait jamais vu un homme. Laurent, grand,
fort, le visage frais, l’étonnait. Elle contemplait
avec une sorte d’admiration son front bas, planté
d’une rude chevelure noire, ses joues pleines, ses
lèvres rouges, sa face régulière, d’une beauté
sanguine. Elle arrêta un instant ses regards sur
son cou ; ce cou était large et court, gras et
puissant. Puis elle s’oublia à considérer les
grosses mains qu’il tenait étalées sur ses genoux ;
les doigts en étaient carrés ; le poing fermé devait
être énorme et aurait pu assommer un bœuf.
Laurent était un vrai fils de paysan, d’allure un
peu lourde, le dos bombé, les mouvements lents
et précis, l’air tranquille et entêté.
On sentait sous ses vêtements des muscles
ronds et développés, tout un corps d’une chair
épaisse et ferme. Et Thérèse l’examinait avec
curiosité, allant de ses poings à sa face, éprouvant
56de petits frissons lorsque ses yeux rencontraient
son cou de taureau.
Camille étala ses volumes de Buffon et ses
livraisons à dix centimes, pour montrer à son ami
qu’il travaillait, lui aussi. Puis, comme répondant
à une question qu’il s’adressait depuis quelques
instants :
– Mais, dit-il à Laurent, tu dois connaître ma
femme ? Tu ne te rappelles pas cette petite
cousine qui jouait avec nous, à Vernon ?
– J’ai parfaitement reconnu madame, répondit
Laurent en regardant Thérèse en face.
Sous ce regard droit, qui semblait pénétrer en
elle, la jeune femme éprouva une sorte de
malaise. Elle eut un sourire forcé, et échangea
quelques mots avec Laurent et son mari ; puis
elle se hâta d’aller rejoindre sa tante. Elle
souffrait.
On se mit à table. Dès le potage, Camille crut
devoir s’occuper de son ami.
– Comment va ton père ? lui demanda-t-il.
– Mais je ne sais pas, répondit Laurent. Nous
57sommes brouillés ; il y a cinq ans que nous ne
nous écrivons plus.
– Bah ! s’écria l’employé, étonné d’une
pareille monstruosité.
– Oui, le cher homme a des idées à lui...
Comme il est continuellement en procès avec ses
voisins, il m’a mis au collège, rêvant de trouver
plus tard en moi un avocat qui lui gagnerait
toutes ses causes... Oh ! le père Laurent n’a que
des ambitions utiles ; il veut tirer parti même de
ses folies.
– Et tu n’as pas voulu être avocat ? dit
Camille, de plus en plus étonné.
– Ma foi non, reprit son ami en riant... Pendant
deux ans, j’ai fait semblant de suivre les cours,
afin de toucher la pension de douze cents francs
que mon père me servait. Je vivais avec un de
mes camarades de collège, qui est peintre, et je
m’étais mis à faire aussi de la peinture. Cela
m’amusait ; le métier est drôle, pas fatigant. Nous
fumions, nous blaguions tout le jour...
La famille Raquin ouvrait des yeux énormes.
58– Par malheur, continua Laurent, cela ne
pouvait durer. Le père a su que je lui contais des
mensonges, il m’a retranché net mes cent francs
par mois, en m’invitant à venir piocher la terre
avec lui. J’ai essayé alors de peindre des tableaux
de sainteté ; mauvais commerce... Comme j’ai vu
clairement que j’allais mourir de faim, j’ai
envoyé l’art à tous les diables et j’ai cherché un
emploi... Le père mourra bien un de ces jours ;
j’attends ça pour vivre sans rien faire.
Laurent parlait d’une voix tranquille.
agrandissant les yeux, en pinçant les lèvres, tout
fier d’être l’humble rouage d’une grosse
machine.
Il continua en secouant la tête :
– Oh ! mais, lui, il se porte bien, il a étudié, il
gagne déjà quinze cents francs... Son père l’a mis
au collège ; il a fait son droit et a appris la
peinture. N’est-ce pas, Laurent ?... Tu vas dîner
avec nous.
55– Je veux bien, répondit carrément Laurent.
Il se débarrassa de son chapeau et s’installa
dans la boutique. Madame Raquin courut à ses
casseroles. Thérèse, qui n’avait pas encore
prononcé une parole, regardait le nouveau venu.
Elle n’avait jamais vu un homme. Laurent, grand,
fort, le visage frais, l’étonnait. Elle contemplait
avec une sorte d’admiration son front bas, planté
d’une rude chevelure noire, ses joues pleines, ses
lèvres rouges, sa face régulière, d’une beauté
sanguine. Elle arrêta un instant ses regards sur
son cou ; ce cou était large et court, gras et
puissant. Puis elle s’oublia à considérer les
grosses mains qu’il tenait étalées sur ses genoux ;
les doigts en étaient carrés ; le poing fermé devait
être énorme et aurait pu assommer un bœuf.
Laurent était un vrai fils de paysan, d’allure un
peu lourde, le dos bombé, les mouvements lents
et précis, l’air tranquille et entêté.
On sentait sous ses vêtements des muscles
ronds et développés, tout un corps d’une chair
épaisse et ferme. Et Thérèse l’examinait avec
curiosité, allant de ses poings à sa face, éprouvant
56de petits frissons lorsque ses yeux rencontraient
son cou de taureau.
Camille étala ses volumes de Buffon et ses
livraisons à dix centimes, pour montrer à son ami
qu’il travaillait, lui aussi. Puis, comme répondant
à une question qu’il s’adressait depuis quelques
instants :
– Mais, dit-il à Laurent, tu dois connaître ma
femme ? Tu ne te rappelles pas cette petite
cousine qui jouait avec nous, à Vernon ?
– J’ai parfaitement reconnu madame, répondit
Laurent en regardant Thérèse en face.
Sous ce regard droit, qui semblait pénétrer en
elle, la jeune femme éprouva une sorte de
malaise. Elle eut un sourire forcé, et échangea
quelques mots avec Laurent et son mari ; puis
elle se hâta d’aller rejoindre sa tante. Elle
souffrait.
On se mit à table. Dès le potage, Camille crut
devoir s’occuper de son ami.
– Comment va ton père ? lui demanda-t-il.
– Mais je ne sais pas, répondit Laurent. Nous
57sommes brouillés ; il y a cinq ans que nous ne
nous écrivons plus.
– Bah ! s’écria l’employé, étonné d’une
pareille monstruosité.
– Oui, le cher homme a des idées à lui...
Comme il est continuellement en procès avec ses
voisins, il m’a mis au collège, rêvant de trouver
plus tard en moi un avocat qui lui gagnerait
toutes ses causes... Oh ! le père Laurent n’a que
des ambitions utiles ; il veut tirer parti même de
ses folies.
– Et tu n’as pas voulu être avocat ? dit
Camille, de plus en plus étonné.
– Ma foi non, reprit son ami en riant... Pendant
deux ans, j’ai fait semblant de suivre les cours,
afin de toucher la pension de douze cents francs
que mon père me servait. Je vivais avec un de
mes camarades de collège, qui est peintre, et je
m’étais mis à faire aussi de la peinture. Cela
m’amusait ; le métier est drôle, pas fatigant. Nous
fumions, nous blaguions tout le jour...
La famille Raquin ouvrait des yeux énormes.
58– Par malheur, continua Laurent, cela ne
pouvait durer. Le père a su que je lui contais des
mensonges, il m’a retranché net mes cent francs
par mois, en m’invitant à venir piocher la terre
avec lui. J’ai essayé alors de peindre des tableaux
de sainteté ; mauvais commerce... Comme j’ai vu
clairement que j’allais mourir de faim, j’ai
envoyé l’art à tous les diables et j’ai cherché un
emploi... Le père mourra bien un de ces jours ;
j’attends ça pour vivre sans rien faire.
Laurent parlait d’une voix tranquille.