Bonjour je dois faire une analyse linéaire sur ce texte sauf que j'ai vraiment beaucoup de mal : François-René de Chateaubriand, René, 1802.
« [...] Un jour j’étais monté au sommet de l’Etna, volcan qui brûle au milieu d’une île. Je vis le soleil se lever dans l’immensité de l’horizon au-dessous de moi, la Sicile resserrée comme un point à mes pieds et la mer déroulée au loin dans les espaces. Dans cette vue perpendiculaire du tableau, les fleuves ne me semblaient plus que des lignes géographiques tracées sur une carte ; mais tandis que d’un côté mon œil apercevait ces objets, de l’autre il plongeait dans le cratère de l’Etna, dont je découvrais les entrailles brûlantes entre les bouffées d’une noire vapeur.
Un jeune homme plein de passions, assis sur la bouche d’un volcan, et pleurant sur les mortels dont à peine il voyait à ses pieds les demeures, n’est sans doute, ô vieillards! qu’un objet digne de votre pitié ; mais, quoi que vous puissiez penser de René, ce tableau vous offre l’image de son caractère et de son existence : c’est ainsi que toute ma vie j’ai eu devant les yeux une création à la fois immense et imperceptible et un abîme ouvert à mes côtés.
Je me mis à sonder mon cœur, à me demander ce que je désirais. Je ne le savais pas, mais je crus tout à coup que les bois me seraient délicieux. Me voilà soudain résolu d’achever dans un exil champêtre une carrière à peine commencée et dans laquelle j’avais déjà dévoré des siècles.
J’embrassai ce projet avec l’ardeur que je mets à tous mes desseins ; je partis précipitamment pour m’ensevelir dans une chaumière, comme j’étais parti autrefois pour faire le tour du monde. On m’accuse d’avoir des goûts inconstants, de ne pouvoir jouir longtemps de la même chimère1, d’être la proie d’une imagination qui se hâte d’arriver au fond de mes plaisirs, comme si elle était accablée de leur durée ; on m’accuse de passer toujours le but que je puis atteindre : hélas ! je cherche seulement un bien inconnu dont l’instinct me poursuit. Est-ce ma faute si je trouve partout des bornes, si ce qui est fini n’a pour moi aucune valeur ? ».
Merci d'avance pour votre réponse

Sagot :

Réponse :

Cet extrait est intéressant car elle montre toutes les caractéristiques du pré-romantisme dont Chateaubriand est le représentant.

Un décor romantique : une nature mouvementée et composite : une île, l'Etna, la mer et surtout gros plan sur le cratère. Comme un tableau.

Un personnage  romantique assis qui contemple la bouche du volcan qui devient symbole.

Le héros romantique et ses caractéristiques : inconstance, insatisfaction, indécision. Des rêves. De l'imagination. Un personnage incompris (ON m'accuse ...) la recherche d'un idéal inaccessible. L'introspection (importance du JE)