Sagot :
Réponse : Une poésie légère ou tragique ? la condition humaine entre élévation et finitude.
I. Une maison aérienne
- tentative de description
- un habitat en apesanteur
- un lieu fragile
II. Entre ciel et terre
- un espace de l'entre deux
- un lieu hors du temps
- aspiration vers l'idéal et l'élévation
III. La condition humaine
- hâtons-nous / peu de jours
- chacun est locataire et dois redescendre sur terre, au sens propre et au sens figuré
- elle s'enténèbre, se brise, nous ensanglante
Conclusion : la servante doit faire redescendre le locataire. Un dernier quatrain qui évoque la mort. La servante : la poésie ou la mort ?
Porte le locataire dans la terre, toi, servante !
Il a les yeux fermés, nous l’avons trouvé dans la cour,
si tu lui as donné entre deux portes ton amour,
descends-le maintenant dans l’humide maison des plantes.
Explications :
Philippe Jaccottet
Le Locataire à Francis Ponge.
Nous habitons une maison légère dans les airs,
le vent et la lumière la cloisonnent en se croisant,
parfois tout est si clair que nous en oublions les ans,
nous volons dans un ciel à chaque porte plus ouvert.
Les arbres sont en bas, l’herbe plus bas, le monde vert,
scintillant le matin et, quand vient la nuit, s’éteignant,
et les montagnes qui respirent dans l’éloignement
sont si minces que le regard errant passe au travers.
La lumière est bâtie sur un abîme, elle est tremblante,
hâtons-nous donc de demeurer dans ce vibrant séjour,
car elle s’enténèbre de poussière en peu de jours
ou bien elle se brise et tout à coup nous ensanglante.
Porte le locataire dans la terre, toi, servante !
Il a les yeux fermés, nous l’avons trouvé dans la cour,
si tu lui as donné entre deux portes ton amour,
descends-le maintenant dans l’humide maison des plantes.