Sagot :
Les conséquences des croisades
Les résultats des croisades n'ont pas été négligeables. La première croisade a donné naissance aux États latins d'Orient qui ont vécu presque deux siècles sur la rive d'Asie, grâce aux croisades qui se sont succédé à un rythme très inégal jusqu'en 1272 et même en 1291. Le royaume de Chypre est né de la troisième croisade ; l'Empire latin de Constantinople, de la quatrième. Et ces États latins d'Orient ont représenté une formation politique originale. Le royaume de Jérusalem, en assurant la sécurité des pèlerinages et la protection des chrétiens orientaux libérés de la domination musulmane, répondait assez bien au but proposé par Urbain II, bien que rien ne permette de dire si le pape et les croisés avaient alors envisagé un établissement permanent. Mais le maintien de cet établissement avait exigé, de la part de l'Occident, un effort soutenu.
Conséquences économiques
C'est dans le cadre de ces États latins surtout que s'est opérée la découverte d'un monde jusqu'alors assez peu familier aux Occidentaux. Les contacts de civilisations auxquels les croisades ont donné lieu ont pris des formes diverses et sans doute la pensée gréco-arabe a-t-elle davantage pénétré en Occident par la voie de l'Espagne que par celle de l'Orient. Mais il reste que, par cette dernière voie, des emprunts non négligeables ont été faits par l'Occident à l'Orient, et que d'autres ont peut-être aussi eu lieu en sens contraire, bien que dans une moindre mesure.
L'économie méditerranéenne n'a pas été bouleversée par les croisades : les grands courants du commerce mondial se dessinaient déjà auparavant. Mais les croisades les ont transformés : à côté de Constantinople et d'Alexandrie, les échanges entre marchands orientaux et occidentaux se sont situés aussi dans les ports syriens, libanais ou palestiniens, voire chypriotes et arméniens. En effet, le transport des pèlerins, du ravitaillement, des secours envoyés d'Occident a amené les républiques marchandes à fréquente [...]