Sagot :
La ville de Detroit (Michigan), au nord-est des États-Unis, constitue le modèle des « villes qui rétrécissent» pour les géographes. Les villes qui rétrécissent ne voient pas leur superficie se réduire contrairement à ce que l'on pourrait penser. Detroit voit sa population et sa densité de population diminuer, des quartiers se vider de leurs habitants…
Évolution de la population de Detroit (Michigan)
Année
1920
1950
1980
2010
Population
993 078
1 849 568
1 203 339
713 777
• Les éléments qui permettent de classer une ville parmi les « shriking cities » ne sont pas que démographiques. Ils sont aussi économiques : le PUB (produit urbain brut ou richesse produite par une ville) décline de façon plus ou moins régulière. La part de pauvres ou de ménages en difficultés financières a tendance à croître. Dans le cas de Detroit, on peut aussi citer le nombre d'entreprises délocalisant leurs activités ou leur siège social, celles cessant leurs activités à la suite d'une faillite… favorisant aussi une augmentation du chômage.
II. Insertion dans la mondialisation ou causes internes ?
• Ces métropoles ont longtemps bénéficié des avantages de la mondialisation : essor des échanges avec le reste du monde, connexion avec de nombreuses autres régions, attraction et influence sur un territoire plus ou moins étendu. Ce fut le cas de Detroit, dont la population a doublé entre les années 1920 et 1950, accompagnant l'essor de l'industrie automobile, au cœur de l'économie de la ville.
• Durant les années 1970, profitant de la mondialisation, les industriels cherchent à réduire les coûts de production des automobiles. Pour cela, ils décident de la délocalisation d'une partie de la production vers les pays de l'Asie de l'est où la main-d'œuvre est moins chère. Cette politique a pour conséquence de détruire des emplois dans la ville de Detroit. La ville a donc tendance à s'appauvrir : les chômeurs étant plus nombreux, leur contribution au budget municipal est moindre. En outre, les usines fermant, celles-ci représentent aussi une baisse des contributions au budget de la ville. La crise s'installant, des habitants de Detroit quittent la ville pour trouver un emploi ailleurs.
• À ces causes économiques, liées à la mondialisation, s'ajoutent d'autres facteurs qui ont entraîné une baisse de la population. Dès les années 1960, les cadres, souvent blancs et possédant de hauts revenus, profitent du développement des autoroutes urbaines pour continuer à travailler en ville mais cherchent à résider en banlieue. Le centre de Detroit se paupérise. La ville se fragmente un peu plus : la 8 Mile Road coupe la cité en deux. Au sud de cette route, la majorité des habitants sont des personnes afro-américaines aux revenus modestes. Au nord se trouvent les quartiers blancs plus aisés. Cette fragmentation entraîne une ségrégation spatiale conduisant à des émeutes urbaines dégradant un peu plus l'image de la ville et entraînant de nouveaux départs.
• Lors de la crise économique mondiale de 2008, la ville, endettée, ne peut plus rembourser ses dettes et ne peut plus réaliser des emprunts. Elle est obligée de réduire les services publics, de vendre ses actifs ou de détruire des aménagements dont elle ne peut payer l'entretien (stade, gare…).
III. Le renouveau
• Aux facteurs internes à la ville s'ajoutent donc les effets de la mondialisation (délocalisation, crise économique…) qui expliquent le phénomène de « shrinking city ».
• Pour autant, Detroit n'est pas condamnée à disparaître. De nombreux acteurs tentent de redynamiser la ville en s'appuyant avant tout sur l'économie et la mondialisation. Ainsi, la municipalité s'est lancée dans un grand projet de rénovation urbaine afin de rendre plus attractif le centre-ville. Les friches industrielles, les quartiers abandonnés sont vendus et réaménagés par différents acteurs privés. Le Renaissance Center constitue un ensemble de sept gratte-ciel construits à partir de la fin des années 1970 afin de reconcentrer dans le quartier des affaires les sièges sociaux des grandes entreprises comme General Motor.
• Enfin, la ville compte aussi sur les initiatives de ces habitants en soutenant leurs projets.
Évolution de la population de Detroit (Michigan)
Année
1920
1950
1980
2010
Population
993 078
1 849 568
1 203 339
713 777
• Les éléments qui permettent de classer une ville parmi les « shriking cities » ne sont pas que démographiques. Ils sont aussi économiques : le PUB (produit urbain brut ou richesse produite par une ville) décline de façon plus ou moins régulière. La part de pauvres ou de ménages en difficultés financières a tendance à croître. Dans le cas de Detroit, on peut aussi citer le nombre d'entreprises délocalisant leurs activités ou leur siège social, celles cessant leurs activités à la suite d'une faillite… favorisant aussi une augmentation du chômage.
II. Insertion dans la mondialisation ou causes internes ?
• Ces métropoles ont longtemps bénéficié des avantages de la mondialisation : essor des échanges avec le reste du monde, connexion avec de nombreuses autres régions, attraction et influence sur un territoire plus ou moins étendu. Ce fut le cas de Detroit, dont la population a doublé entre les années 1920 et 1950, accompagnant l'essor de l'industrie automobile, au cœur de l'économie de la ville.
• Durant les années 1970, profitant de la mondialisation, les industriels cherchent à réduire les coûts de production des automobiles. Pour cela, ils décident de la délocalisation d'une partie de la production vers les pays de l'Asie de l'est où la main-d'œuvre est moins chère. Cette politique a pour conséquence de détruire des emplois dans la ville de Detroit. La ville a donc tendance à s'appauvrir : les chômeurs étant plus nombreux, leur contribution au budget municipal est moindre. En outre, les usines fermant, celles-ci représentent aussi une baisse des contributions au budget de la ville. La crise s'installant, des habitants de Detroit quittent la ville pour trouver un emploi ailleurs.
• À ces causes économiques, liées à la mondialisation, s'ajoutent d'autres facteurs qui ont entraîné une baisse de la population. Dès les années 1960, les cadres, souvent blancs et possédant de hauts revenus, profitent du développement des autoroutes urbaines pour continuer à travailler en ville mais cherchent à résider en banlieue. Le centre de Detroit se paupérise. La ville se fragmente un peu plus : la 8 Mile Road coupe la cité en deux. Au sud de cette route, la majorité des habitants sont des personnes afro-américaines aux revenus modestes. Au nord se trouvent les quartiers blancs plus aisés. Cette fragmentation entraîne une ségrégation spatiale conduisant à des émeutes urbaines dégradant un peu plus l'image de la ville et entraînant de nouveaux départs.
• Lors de la crise économique mondiale de 2008, la ville, endettée, ne peut plus rembourser ses dettes et ne peut plus réaliser des emprunts. Elle est obligée de réduire les services publics, de vendre ses actifs ou de détruire des aménagements dont elle ne peut payer l'entretien (stade, gare…).
III. Le renouveau
• Aux facteurs internes à la ville s'ajoutent donc les effets de la mondialisation (délocalisation, crise économique…) qui expliquent le phénomène de « shrinking city ».
• Pour autant, Detroit n'est pas condamnée à disparaître. De nombreux acteurs tentent de redynamiser la ville en s'appuyant avant tout sur l'économie et la mondialisation. Ainsi, la municipalité s'est lancée dans un grand projet de rénovation urbaine afin de rendre plus attractif le centre-ville. Les friches industrielles, les quartiers abandonnés sont vendus et réaménagés par différents acteurs privés. Le Renaissance Center constitue un ensemble de sept gratte-ciel construits à partir de la fin des années 1970 afin de reconcentrer dans le quartier des affaires les sièges sociaux des grandes entreprises comme General Motor.
• Enfin, la ville compte aussi sur les initiatives de ces habitants en soutenant leurs projets.