Réponse : (le texte d'Aragon n'est pas ponctué)
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude.
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé,
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude .
Donne-moi tes mains que je sois sauvé .
Lorsque je les prends à mon propre piège,
De paume et de peur, de hâte et d'émoi,
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fuit de partout dans mes mains à moi ,
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Qui me bouleverse et qui m'envahit ?
Sauras-tu jamais ce qui me transperce,
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli ?
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots ?
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue ?
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu ?
Louis Aragon.
Explications :