Sagot :
Réponse:
Lorsque l’État intervient régulièrement dans un grand nombre de domaines de l’activité économique et sociale, on parle d’interventionnisme étatique. L’interventionnisme est né des échecs constatés du libéralisme : inflation, chômage, inégalités sociales…
Toutefois, selon l’époque ou le lieu, cet interventionnisme varie grandement. Ainsi, si la France est historiquement une économie de « tradition interventionniste », la plupart des pays occidentaux, comme la Grande-Bretagne, attribuent à l’État une place plus restreinte.
1. L’État : entre libéralisme et interventionnisme
a. Le concept d’État libéral
Le libéralisme est une doctrine économique qui considère que la régulation par le marché est la meilleure modalité de gestion de l’économie. Il repose sur les fondements suivants :
• la propriété privée des moyens de production ;
• l’initiative individuelle comme moteur de l’activité économique ;
• le libre jeu de la concurrence.
À l'échelle internationale, il préconise le libre-échange (aucune entrave aux échanges). Pour les libéraux, l’État doit se limiter à ses fonctions régaliennes : la justice, la police et la défense nationale, soit un rôle d’État gendarme. Toute ingérence (intervention) de l’État dans les affaires privées doit être refusée car elle risque de perturber le libre jeu du marché et donc de créer des situations de crise.
Toutefois, cette période de libéralisme a conduit au développement de la misère ouvrière (revenus très faibles, aucune protection sociale…).
En outre, le libéralisme n’a pas permis d’éviter les crises économiques. Cela a donné naissance à une autre vision de l’État, sous l’impulsion de l’économiste J.-M. Keynes (on fera référence à l’analyse keynésienne par opposition à l’analyse libérale) ; l’État devient garant de l’intérêt général et se donne pour objectif de mettre la population à l’abri du besoin et du risque. Il devient un État-providence.
b. Le concept d’État-providence
La différence entre l’État gendarme et l’État-providence tient essentiellement à l’ampleur des domaines d’intervention. L’État-providence a un rôle plus étendu : police, justice, sécurité mais aussi protection sociale, interventions économiques (stabilité des prix, équilibre du commerce extérieur, croissance) et sociales (emploi, redistribution). Il intervient directement par le biais de la politique de dépenses publiques et indirectement par ses politiques monétaires et fiscales sur les fonctions de consommation et d’investissement dans le but de soutenir ou relancer l’activité économique.
Globalement, l’intervention économique et sociale de l’État-providence peut se résumer autour de trois fonctions :
• la fonction d’allocation : elle consiste à affecter les ressources budgétaires (recettes fiscales et non fiscales) à des dépenses d’ordre collectif, en faveur des entreprises (déductions fiscales, subventions…), ou de l’aménagement du territoire (stations d’épuration, construction de lignes TGV…).
• la fonction de redistribution : elle consiste à prélever de façon obligatoire (impôts et cotisations sociales) une partie des revenus primaires (revenus perçus en contrepartie d’une contribution à la production) pour les redistribuer sous forme de revenus de transferts (allocations familiales, RMI…) aux agents qui en ont besoin. Cette redistribution permet de réduire les inégalités (politique de solidarité) et d’accroître la consommation.
• la fonction de stabilisation ou de régulation : l’État a ici pour mission de permettre une croissance économique équilibrée en favorisant le plein emploi des facteurs de production (travail, capital).