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•.. Rien ne m'oblige à penser promptement et brillamment. Mon esprit est sans doute lent et engourdi. Néanmoins, tel qu'il est, j'ai charge de lui et de lui seulement. Je sens bien que c'est la chose en moi qui me fait homme. Je ne dois point trahir mon esprit : je dois mème l'honorer. Mais je l'honorerais très mal, et méme je le trahirais, il me semble, si je disais que je comprends ce que je ne comprends pas et que j'admets ce qui me semble faux ou incertain. Mon devoir envers mon propre esprit, c'est de voir clair dans mes jugements ; et, si je n'y vois point clair, de douter. Il n'y a honte à douter, il'on l'on ne peut micux ; et vous-même, vous êtes bien loin de tout savoir. Mais pas de il y aurait honte au contraire, si vous ou moi, donnions comme certaine une doctrine qui nous parait seulement avantageuse ou sculement vraisemblable. Cela, c'est tromper les autres et, quelquefois, se tromper soi-même ; ce qui est peut-être encore pire. Je ne dirai done jamais que je suis de votre avis, quand cela n'est point, ni que vous m'avez convaincu, quand cela ferai grande attention à dire à vous et à tous que je doute, si je doute et qu' semble point bon s'il ne me semble point bon. Si ignorant que je sois, ou plutôt parce que je suis ignorunt, il faut que je m'apparaltra évidemment étre tel. J'ai lu que Descartes s'était donné cette règle ; et j'ose dire qu'elle est encore meilleure pour moi que pour lui. Car combien de fois ai-je jugé sans savoir ? a n'est point. Au contraire, je attention a argument ne me m'attache à ce devoir de ne rien reconnaitre pour vrai que ce qui de fois n'ai-je pas dit comme les autres, entrainé par l'autorité, l'intérêt, l'amitié ? Mais ai reconnu que cela n'est pas digne d'un homme. Et, parlons franchement, si je considérais comme prouvées les doctrines que vous soutenez, alors qu'à peine j'y vois clair, et cela pour recevoir vos éloges ou une bonne place, n'est-ce pas alors que je ressemblerais à un chien, qui fait le beau pour avoir du sucre ? Eh bien donc, puisque nous sommes d'accord là-dessus, je choisis d'être un homme et j'attends vos preuves, l'ai ALAIN



bonjour j'ai une explication de texte sur ce texte d'Alain aidez moi s'il vous plaît ​

Sagot :

Réponse:

Bonjour!je dois faire une explication de texte sur un texte d'Alain,j'ai commencé mais je n'arrive pas du tout a le terminer,j'en suis a "Il y a quelque chose de mécanique dans une pensée fanatique..."!quelqu'un pourrait il m'aider s'il vous plait!!!!!^^

"Il y a un fond d'estime, et même quelquefois une secrète admiration, pour des hommes qui mettent en jeu leur propre vie, et sans espérer aucun avantage; car nous ne sommes point fiers de faire si peu et de risquer si peu pour ce que nous croyons juste ou vrai. Certes je découvre ici des vertus rares, qui veulent respect, et une partie au moins de la volonté. Mais c'est à la pensée qu'il faut regarder. Cette pensée raidie qui se limite, qui ne voit qu'un côté, qui ne comprend point la pensée des autres, ce n'est point la pensée; c'est une sorte de lieu commun qui revient toujours le même; lieu commun qui a du vrai, quelquefois même qui est vrai, mais qui n'est pas tout le vrai.

Il y a quelque chose de mécanique dans une pensée fanatique, car elle revient toujours par les mêmes chemins. Elle ne cherche plus, elle n'invente plus. Le dogmatisme est comme un délire récitant. Il y manque cette pointe de diamant, le doute, qui creuse toujours. Ces pensées gouvernent admirablement les peurs et les désirs, mais elles ne se gouvernent pas elles-mêmes. Elles ne cherchent pas ces vues de plusieurs points, ces perspectives sur l'adversaire, enfin cette libre réflexion qui ouvre les chemins de persuader, et qui détourne en même temps de forcer. Bref, il y a un emportement de pensée, et une passion de penser qui ressemble aux autres passions

bon soirée

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