Sagot :

Bonjour

Le code noir :

Les mutations apportées par le "Code Noir" aux colonies qui pratiquent l’économie de plantation sont réelles, bien qu’elles ne modifient que dans une moindre mesure la condition de l’esclave et les rapports de celui-ci à son maître. Si la question des statuts , dont est issue une grande partie de l’œuvre législative de ce code, et clarifiée, il n’en demeure pas moins qu‘elle ne s’applique qu’à une très faible minorité d’esclaves et d’affranchis qui voient leur possibilité d’ascension sociale réduite au fil des mesures prises, dans une tentative de colmatage de la décroissance démographique de la population servile dans ces îles.

La réalité vécue par ces centaines de milliers d’esclaves est celle de leur condition d’une précarité jusqu’alors jamais atteinte, l’encadrement des moyens coercitifs est donc pour eux une véritable évolution : la sanction, même si elle reste à nos yeux un acte de barbarie, doit être légitime et non plus appliquée et décidée au grès des humeurs des maîtres, ceux-ci devenant responsable de l’"entretien" de leurs esclaves devant la loi.

Pourtant, si le code noir peut nous apparaitre comme autant d’évolution sociale dans la condition de l’esclave, il faut garder à l’esprit que leur condition reste inhumaine, que l’on connaît peu de la portée réelle d’un tel texte édicté à des colonies fortement éloignées de leur métropole et d’une autorité déjà très centralisée. Surtout, l’étude de ce code noir montre qu’il n'est si "positif" pour les esclaves, que dans une moindre mesure ; la réalité étant la conservation en bon état d’un matériel agricole qui lorsqu’il est laissé aux seules mains des maîtres risque de devenir contre-productif, mais aussi le monopole et la toute puissance du maître sur ce capital humain.