Sagot :
Réponse :
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Ici, Ronsard fait un éloge à Cassandre, la femme à qui il dédie ce poème. Il la compare à une rose, ce qui est flatteur. Et il y a bon nombre de comparaisons (au vostre pareil, teint de la femme -> teint de la rose, couleur de la robe ->couleur du soleil)
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
La comparaison flatteuse se transforme tout-à-coup en une leçon de vie, qu'il donne à Cassandre. Il lui conseille de profiter du temps présent (Carpe Diem, Horace). La comparaison avec la fleur, cepandant, continue.
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
La leçon de vie se transforme à présent en un avertissement subite et un peu brutal. Il la prévient qu'elle va bientôt veillir et qu'elle n'aura plus sa beauté d'antan :
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
(L'idée du carpe diem continue, et le poème se conclut sur ce thème)