267] Lorsqu’il mourut en 632 è.c., le prophète Muhammad (Mahomet) avait été le témoin de la réussite de l’islam en Arabie. Au début, cependant, il avait échoué à gagner à l’islam ses compatriotes arabes de La Mecque, la cité païenne où il était né. En fait, par ses activités et son comportement prophétiques, il était devenu, persona non grata dans cette ville ; il en fut chassé en 622 et ne connut la réussite qu’après sa grande hidjra (émigration) de La Mecque à Médine, importante implantation agricole peuplée de nombreux Juifs ainsi que d’autres habitants qui pratiquaient les traditions religieuses indigènes de l’Arabie. Ce devait être à Médine que l’islam se consoliderait et Médine serait également le creuset où s’élaboreraient les relations complexes entre Juifs et musulmans et entre judaïsme et islam.
Muhammah ibn Iṣhāq, biographe du prophète Mahomet au VIIIe siècle, nous raconte une histoire de la venue de celui-ci à Médine :
Voici l’histoire d’Abdullah ibn Sal?m, le rabbi lettré, dont l’un des parents m’a raconté la conversion à l’islam. [Abdullah] dit : Quand j’entendis parler de l’Apôtre de Dieu, je sus d’après sa description, son nom, et le moment [de son apparition] qu’il était celui que nous attendions. Je fus empli de joie à cette idée mais je gardai cela pour moi jusqu’à ce que l’Apôtre de Dieu arrivât à Médine. Tandis qu’il séjournait à Qub?’ [aux environs de Médine] parmi les Ban? ‘Amr b. ‘Awf, un homme vint annoncer la nouvelle de son arrivée alors que je travaillais en haut d’un dattier, ma tante Kh…
