Bonjour,
1) La narratrice vient d’un milieu simple et modeste, d’ouvrier, comme on peut le lire aux lignes 4 et 5 (« gens simples ou modestes ou braves gens »). D’où la nécessité pour elle de beaucoup travailler pour atteindre le niveau attendu.
2) Pour la jeune fille, les études impliquent de travailler toute la journée voire une partie de la nuit : elle ne sort de sa chambre que pour manger (ligne 2), et ce faisant elle se coupe doublement de son père : plus elle apprend, moins ils se comprennent et moins ils ont des points d’intérêt communs (lignes 5 à 7). Pour son père ouvrier, seul compte le travail manuel (ligne 25 : « Travailler, c’est seulement travailler de ses mains »), d’où sa honte que sa fille fasse des études alors que toutes les autres filles de son âge (dix-sept ans), dans leur entourage, gagnent déjà leur vie. Et en plus, pour lui, les études ne mènent à rien de concret, n’ont aucune utilité : « Les études n’avaient pas pour lui de rapport avec la vie ordinaire. », ligne 26. Le père est d’ailleurs abasourdi de voir sa fille parler anglais alors qu’elle n’a fait aucun voyage, aucun séjour linguistique à l’étranger.
3) Ce qui caractérise les relations entre le père et la fille adolescente, c’est le fossé qui se creuse entre eux et qui produit une incompréhension mutuelle : « On mangeait sans parler (...) Il n’osait plus me raconter des histoires de son enfance. Je ne lui parlais plus de mes études (...) elles lui étaient incompréhensibles. » Le père refuse de s’intéresser aux études de sa fille parce qu’elles le dépassent, qu’il la croit malheureuse (lignes 12 à 14, et 16 à 18). C’est pourquoi il souhaite un peu, au fond de lui, sans vraiment se l’avouer, que sa fille échoue (ligne 10 et 11).
Bonne journée !
