Sagot :
Réponse :
reponce
Explications :
La guérison d’une plaie aiguë, qu’elle soit traumatique ou chirurgicale, se fait par la cicatrisation. Il s’agit d’un processus dynamique naturel, qui passe par différentes phases. Le bon déroulement de chacune d’elles est essentiel pour assurer la formation d’une cicatrice de qualité, ne gênant pas la fonction ni l’aspect esthétique du site lésé.
La cicatrisation normale : deux temps principaux
cicatrisation
La cicatrisation normale se déroule en deux étapes principales :
La formation de la cicatrice primaire
La maturation de la cicatrice
Chacune de ces deux grandes étapes se fait en plusieurs phases d’une durée variable. Connaître ces différentes phases est très utile pour repérer des anomalies éventuelles du processus de cicatrisation et ainsi éviter des complications, qu’elles soient infectieuses, fonctionnelles ou esthétiques.
Premier temps : la formation de la cicatrice primaire
Elle se fait en 3 phases distinctes :
1 - Phase de détersion ou inflammatoire
Tout de suite après la constitution de la plaie, les vaisseaux sanguins locaux se dilatent provoquant une augmentation de la perméabilité vasculaire et une fuite de plasma. Cette vasodilatation est suivie peu après d’une vasoconstriction puis de la formation de caillots au fond de la plaie grâce notamment à l’action des plaquettes, ce qui limite la perte de sang. Plus tard, attirés par des substances chimiotactiques, des cellules pro-inflammatoires ( leucocytes et macrophages) arrivent des tissus avoisinants pour nettoyer la plaie, éliminant tissus morts, germes et bactéries. Cette phase débute entre la 12ème et la 24ème heure et provoque une réaction inflammatoire caractérisée par une rougeur ( érythème), un gonflement ( œdème), une douleur et une augmentation de la température locale. La phase de détersion, qui est nécessaire pour induire la phase suivante, dure entre 1 et 4 jours pour les plaies aiguës (blessure traumatique ou chirurgicale).
2 – Phase de bourgeonnement ou de formation de tissu de granulation
Pendant cette phase, des cellules appelées fibroblastes (cellules du tissu conjonctif) apparaissent en grande quantité après stimulation par les macrophages. Les fibroblastes produisent des grandes quantités de collagène, d’ élastine et autres éléments de la matrice cellulaire du derme. En même temps, les cellules qui tapissent l’intérieur des vaisseaux ( cellules endothéliales) forment des bourgeons aux extrémités des capillaires lésés. Ces bourgeons dans le réseau de collagène en formation donnent à la plaie un aspect rouge et granuleux, d’où le nom de cette phase. Cette prolifération s’arrête lorsque le tissu de granulation a comblé la perte de substance et que les fibroblastes ont atteint les berges de la plaie. Ce processus commence autour du 4ème jour et se termine vers le 15ème jour.
3 – Phase d’épidermisation
Une fois que le tissu conjonctif atteint son niveau maximum, les fibres de collagène se remodèlent. Parallèlement, des cellules épithéliales apparaissent et migrent au bord de la plaie. La plaie ainsi se contracte et se recouvre de cellules épithéliales, ce qui correspond à la fermeture de la plaie par une cicatrice primaire dont le teint est proche de celui de la peau qui l’entoure. La formation de cette cicatrice primaire s’achève autour du 21ème jour, sauf dans les cas des plaies superficielles suturées de petite taille, où l’épithélialisation est visible après 24 heures.
Deuxième temps : La maturation de la cicatrice primaire
Une fois la cicatrice primaire formée, autour du 25ème ou 30ème jour, le collagène commence à se dégrader de façon importante et marque le début du remodelage de la cicatrice primaire. Au cours de cette phase, les berges de la plaie continuent à se contracter lentement grâce à l’action de cellules appelées myofibroblastes et au renforcement de l’union entre l’ épiderme et le derme. Le résultat est que peu à peu, la cicatrice devient plus souple, plus lisse et plus douce au toucher. Ce remodelage aboutit à la formation de la cicatrice définitive au bout de 6 mois à un an ou plus.
La qualité de la cicatrice définitive dépend de sa taille, de sa situation et tout particulièrement de l’évolution initiale de la cicatrisation, d’où l’importance des soins et du suivi lors de la formation de la cicatrice primaire.
Une altération de ce processus de cicatrisation primaire d’une plaie aiguë peut conduire à la formation d’une plaie chronique et compliquée nécessitant des soins spécialisés avec des pansements et du matériel permettant une cicatrisation dite "dirigée", ou à la constitution d’une cicatrice anormale, peu esthétique et pouvant même présenter des séquelles fonctionnelles.