Sagot :
Bonjour
Il y a certaines situations dans lesquelles l’action domine la parole. Prenons le cas d’une guerre par exemple. Hannah Arendt dit dans son livre "Condition de l’homme moderne" : "En de telles circonstances, qui ont évidemment toujours existé, la parole devient en effet du bavardage, ce n’est plus un moyen en vue d’une fin qu’elle serve à tromper l’ennemi ou à étourdir tout le monde à coup de propagande ; alors les mots ne dévoilent rien, la révélation ne vient que de l’acte". Ainsi dans le cas d’une guerre, la parole n’est aucunement efficace puisqu’il s’agit d’être plus fort que l’autre, de le battre pour arriver à ses fins.
Mais même l’exemple de la guerre peut servir à démontrer l’antithèse qu’on ne peut pas dissocier l’action et la parole. Car combien de guerres n’ont pas pu être terminées par l’écrasement de l’ennemi, c’est-à-dire par l’action. Ainsi elles ont été terminées pas un accord négocié en échangeant des arguments, des propositions et des paroles. Ainsi le slogan trivial "assez de mots, des actes" pose comme évidence une opposition qui n’existe pas toujours. D’abord, parler, c’est faire quelque chose. Ensuite, agir, c’est souvent faire agir, c’est-à-dire ordonner, prier, commander.