Sagot :
Réponse :
Ce poème de Victor Hugo extrait du recueil "Toute la lyre" traite du thème de la rumeur. Le poème est donné en guise d'avertissement aux jeunes gens. Curieux puisque la rumeur part d'on ne sait où. Cela dit, Hugo montre le mécanisme implacable qui commence par un mot, un seul mot perdu, autrement dit, confié ou prononcé sans y penser sur quelqu'un. Les amis qu'on croit sûrs ne le sont jamais autant qu'on le dit car un secret est toujours difficile à porter, une confidence aussi. La tentation est grande de colporter. Ce mot a pourtant été dit en confidence, dans le creux d'une maison, juste dans l'oreille d'un ami. Et le style imagé de Hugo va suivre ce mot qui devient incontrôlable, il est personnifié, il s'échappe. On ne peut plus le maîtriser.
Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin.
Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;
- Au besoin, il prendrait des ailes, comme l'aigle ! -
Il vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera.
Il suit le quai, franchit la place, et caetera,
Et l'ironie de Hugo va jusqu'à faire entrer le mot chez celui qui devait l'ignorer. il a atteint sa cible, il parle, il est dévastateur.
Tout le texte est allé crescendo et se termine par une formule terrible, conséquence de votre inconséquence : "Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel."