Bonjour!!!
J'ai un exercice de français compliqué et je suis en 3ème.

La question est: Comme dans le texte de Proust LES SENS ( exemple : l'odorat, le goût,etc...) déclenchent des émotions. Relevez les expressions et émotions qui le confirment dans le texte de M. Barbery. Demain cours en autonomie ( Je serai là néanmoins pour toutes les questions...):

Le texte: Dans le simple mot « sorbet », déjà, tout un monde s'incarne. Faites l'exercice de prononcer à voix haute : « Veux -tu de la glace ? » puis d'enchainer, immédiatement , sur « Veux-tu du sorbet ? », et constatez la différence. C'est un peu comme lorsqu'on lance, en ouvrant la porte, un négligent : « Je vais acheter des gâteaux », alors qu'on aurait très bien pu, sans désinvolture ni banalité, se fendre d'un petit « Je vais chercher des pâtisseries » (bien détacher les syllabes : non pas « pâtissries » mais « pâ-tis-se-ries ») et, par la magie d'une expression un peu désuète, un peu précieuse, créer, à moindres frais, un monde d'harmonies surannées. Ainsi donc, proposer des « sorbets » là où d'autres ne songent qu'aux « glaces » (dans lesquelles, fort souvent, le profane range aussi bien les préparations à base de lait que d'eau), c'est déjà faire le choix de la légèreté, c'est prendre l'option du raffinement, c'est proposer une vue aérienne en refusant la lourde marche terrienne en horizon fermé. Aérienne, oui ; le sorbet est aérien, presque immatériel, il mousse juste un peu au contact de notre chaleur, puis, vaincu, pressé, liquéfié, s'évapore dans la gorge et ne laisse à la langue que la réminiscence charmante du fruit et de l'eau qui ont coulé par là.

Merci d'avance

Sagot :

Réponse : les sens sollicités : l'ouïe, le goût, la vue, le toucher

Dans le simple mot « sorbet », déjà, tout un monde s'incarne. Faites l'exercice de prononcer à voix haute : « Veux -tu de la glace ? » puis d'enchaîner, immédiatement , sur « Veux-tu du sorbet ? », et constatez la différence. C'est un peu comme lorsqu'on lance, en ouvrant la porte, un négligent : « Je vais acheter des gâteaux », alors qu'on aurait très bien pu, sans désinvolture ni banalité, se fendre d'un petit « Je vais chercher des pâtisseries » (bien détacher les syllabes : non pas « pâtissries » mais « pâ-tis-se-ries ») et, par la magie d'une expression un peu désuète, un peu précieuse, créer, à moindres frais, un monde d'harmonies surannées. Ainsi donc, proposer des « sorbets » là où d'autres ne songent qu'aux « glaces » (dans lesquelles, fort souvent, le profane range aussi bien les préparations à base de lait que d'eau), c'est déjà faire le choix de la légèreté, c'est prendre l'option du raffinement, c'est proposer une vue aérienne en refusant la lourde marche terrienne en horizon fermé. Aérienne, oui ; le sorbet est aérien, presque immatériel, il mousse juste un peu au contact de notre chaleur, puis, vaincu, pressé, liquéfié, s'évapore dans la gorge et ne laisse à la langue que la réminiscence charmante du fruit et de l'eau qui ont coulé par là.