Sagot :
Réponse :
Le titre Clair de lune est un thème romantique que Louis Laforgue de la fin du XIX° siècle va détourner en surprenant, en faisant parler un stéréotype du Pierrot . Il s'adresse à l'astre de la nuit dans un langage à la fois familier et compliqué. Le lecteur amusé par tant d'ironie va -t- il chercher les connotations habituelles ou se laisser surprendre par la modernité des images. Dans un premier temps, nous chercherons les clichés habituels puis dans un second temps les images modernes d'un Pierrot facétieux.
I. Les références habituelles à la lune
- le clair de lune avec l'évocation des nuits d'août
- la poésie romantique avec "fééries du silence
- la lune dans un ciel chargé de nuages (A travers les brisants noirs des nuages ! )
- les périphrases et métaphores connues de l'oeil, de phare
- l'astre des amoureux (Diane, carquois)
Penser qu’on vivra jamais dans cet astre,
Parfois me flanque un coup dans l’épigastre.
II. Les surprises et les dissonances
- l'apostrophe initiale
- le langage familier : me flanque un coup dans l’épigastre. "
- les images déroutantes : "Ta vasque de béatifiants baptêmes ! ","Crâne glacé," pilule des léthargies finales, "
- des références et des termes savants : "Icare", béatifiants baptêmes ! "" " la chlamyde très-dorique", "encéphales"," l’être aptère, ""fébrifuges, "
- insensiblement est distillée une idée de mort avec un champ lexical : perdu, noirs, fatal, plaintifs, suicide, incurables, léthargies finales, inoculant, déluges , draps.
Le Pierrot habituellement rêveur est devenu grinçant. L'harmonie est brisée, le mythe malmené.